• Cendres - Livre 1, de David Royer

    Premier tome de la trilogie éponyme de genre Dark Fantasy, paru le 06 Janvier 2018.

    Le continent de Léonia est déchiré depuis plusieurs années par la guerre opposant les Armées de la Lumière à celles des Ombres ; de façon d'autant plus désespérée que l'Elu prophétisé pour s'opposer à elles a déjà été exécuté et que l'opulente capitale Omaranka est tombée entre leurs mains. La jeune Jezad, originaire de l'île Gadza et Laarya Volnera, Nécromancienne et Générale du Seigneur des Ombres, s'y rencontrent et se lancent sur ordre de celui-ci à la recherche d'une Oracle à l'extrême Nord du continent. Traversant des contrées plus dangereuses les unes que les autres, bravant les attaques des damnés et des brigands, elles réalisent que des soldats de l'Armée de la Lumière sont à leurs trousses...

    Né en 1987, David Royer est passionné par la psychologie, la culture numérique et la musique Metal. Les écrivains Sergueï Loukianenko et Jim Butcher suscitent son admiration pour leurs univers travaillés mêlant Fantastique et contexte urbain dans leurs sagas respectives Sentinelles de la Nuit et Les Dossiers Dresden ; mais également Terry Pratchett pour ses incontournables Annales du Disque-Monde, aussi maîtrisées que décalées. Sa première parution Divano : Ascension chez Nats Editions en Mai 2015, puis Divano : Chute en Février 2018 lancent sa trilogie éponyme de genre Fantasy. S'il ne compte pas se limiter à écrire dans une seule catégorie littéraire, l'auteur normand peine cependant avec la Fantasy médiévale, dont la plupart des références connues exploitent les éléments des oeuvres de John R.R. Tolkien - des espèces humanoïdes au bestiaire sauvage en passant par les conflits ancestraux - , conditionnant son imagination et l'exaspérant au plus haut point. La série télévisée Game of Thrones diffusée dès Avril 2011 et inspirée des romans éponymes de George R.R. Martin lui donne le déclic décisif à travers l'ambiance sombre, la complexité des thèmes abordés et la multitude de personnages mis sur le devant de la scène. Premier d'une nouvelle saga, Cendres - Livre 1 sort en Janvier 2018 aux Editions d'Utoh.

    Reprenant les principes des jeux de rôle ludiques, tout en bousculant les partis pris du lecteur, l'auteur place au premier plan Jezad, une jeune étrangère fraîchement débarquée à Léonia, donc ignorante de ses coutumes ; une protagoniste neutre, au regard différent de celui des autochtones. A ses côtés se tient Laarya Volnera, Nécromancienne plus vulnérable qu'il n'y paraît, Générale du Seigneur des Ombres que son nom - Kyn Loktah - et son visage connus rendent très accessible pour une personnification des implacables Ténèbres. Le discernement magnanime dont celui-ci fait preuve surprend autant que l'humble loyauté de ses officiers. Face à eux, les soldats défaits et épuisés de l'Armée de la Lumière en sont devenus aigris et sournois, davantage qu'auraient pu l'être les Djofulls, pillards nordiques dont ils s'offrent les services à prix d'or ; ces derniers menés par la Faucheuse Noktya, une guerrière mercenaire qui fera pourtant de la mission de capture de la Nécromancienne une affaire personnelle dès lors que Jezad s'en sera prise à l'une des leurs.

    Dans ce monde médiéval et violent soumis à diverses formes d'ésotérisme et aux codes d'honneur, les serments tournent en malédictions et les morts s'attaquent vicieusement aux vivants. Chaque décision, chaque action entraîne des conséquences bénéfiques pour les uns, néfastes pour les autres, apporte son lot d'épreuves, qui remettent en question les apparences et les acquis. Si le lecteur n'est pas convaincu de l'existence et de l'influence de divinités, il perçoit clairement dans l'ironie du destin, dans les coups du sort et la chance insolente qui frappent tour à tour les personnages, la manifestation de la malice de l'auteur et de sa passion pour leurs aventures et leur évolution.

    Harem, de Charlie Audern et Kaelig Lan Plus personnellement, j'ai été happée par l'intrigue et ses protagonistes comme cela m'est peu arrivé, à tel point qu'en abandonner la lecture a chaque fois été un véritable déchirement. David Royer ne craint pas de malmener les clichés des genres littéraires et déstabilise le lecteur face aux dilemnes, aux gloires puis aux sévices qu'il fait subir à tous ses personnages sans exception, tel un dieu grec particulièrement insidieux et retors qui se joue de leurs désirs, de leurs craintes et de leurs statuts... pour une saga de genre Fantasy médiévale dans les règles de l'art du jeu de rôles. 

    J'agonise fort bien, Merci. >>

    Pin It

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique