• Un peu de sérieux... ? - 05.05.13

    Lorsque l'humeur se fait exaspérante et lourde comme un orage de chaleur qui ne se décide pas à éclater en pluie rafraîchissante, ni à s'éloigner par quelque côte détournée...

    J'évite de considérer ces pensées suffocantes et négatives, autrement qu'étrangères et passagères lorsqu'elles s'imposent plus fortement à mon esprit que de coutume ; une indifférence vis-à-vis de mes propres émois plutôt difficile à maintenir, d'autant que je ne suis pas assez sage pour parvenir à les dissimuler à mon entourage derrière un masque plaisant et me retrouve à lui porter la violence de ces émois contenus qui balaient à la première occasion le barrage de ma propre réserve... une réserve qui n'est finalement faite de rien, sinon d'éducation et d'orgueil.

    Je ne suis qu'un être sans raisons ni ambitions, qui n'existe que par ce qui l'entoure ; qui s'évertue à combler les autres, qui s'applique au mieux, voire trop dans ce qu'il fait ; qui se motive à découvrir de nouveaux intérêts et à profiter de chaque minute comme de chaque opportunité... mais en ces instants de faiblesse, de tout cela ne ressort comme au théâtre que comédie et jeu de rôle cachant des coulisses les espoirs futiles et les actions stériles, les remords vains et une existence qui ne sait de quelle manière, ni jusqu'à quel point se justifier. Les nuages bas et oppressants du ciel orageux me rappellent au danger d'un abîme sans fond sombrant juste derrière mes talons, dont l'écho du tonnerre vibre insidieusement le long de mon dos tendu, tandis que mon regard se perd à l'horizon incertain sous l'amas vaporeux, gris et menaçant qui inspire en mon coeur doutes et lâcheté.

    Mais toujours vient le moment de faire un pas en avant. Les vibrations du vide s'affaiblissent et des teintes de couleur azurée se distinguent dans le ciel chargé. Ce ne sera peut-être qu'une représentation théâtrale de plus pour mon essence pathétique qui fluctue au moindre grain de lumière, s'imprégnant désespérément des plaisirs et des instants que je connais, des êtres que j'apprécie et que je rencontre ; des prétextes que j'exploite pour m'exprimer comme des voeux que je conserve pour évoluer, des passions qui m'inspirent mots et couleurs, des occasions qui ouvrent mon esprit... Je m'en imprègne et m'y accroche, naïve et vaine, encore comme je le serai sûrement après les prochains orages.

    Mais tant que le bord du précipice ne cédera pas de lui-même sous mes talons, je ferai ce pas vers la première éclaircie déchirant même furtivement les nuages lourds, d'un geste futile mais tenace, faux mais déterminé à ne pas abandonner ce qui m'entoure, à ne pas perdre de vue ce qui m'est cher et dont l'intégrité m'est finalement plus vitale pour me définir que celle de ma propre essence ...

     Je garde à l'esprit que ce qui m'entoure et m'est cher, que ce sur quoi mon existence et mes sentiments s'appuient, n'est pas du tout futile.

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  • fukuwa

    FUKUWA - Chip Tears

    Je veille à apprécier les petits hasards et à faire des coïncidences, des occasions uniques.

    Une opportunité n'en est une qu'à partir du moment où on la considère comme telle. Une idée, une rencontre, une réplique, un hasard... peut en devenir une et engendrer bien des faits comme des situations si l'on sait en tirer tout le potentiel. Il s'agit de reconnaître cette occasion selon ses propres aspirations, de la saisir avec tous ses moyens et de l'exploiter jusqu'au bout de ses possibilités.

    Quel besoin de pages premières ou populaires, de connaissances célèbres ou nombreuses, de biens abondants ou de marques onéreuses, sans passion, sans volonté ni partage ? Ses deux dimensions portent ma motivation générale et donnent à mes instants tous leurs sens. Exprimer et éprouver des émotions grâce à des mots, donner traits et caractères à des personnages imaginaires, des couleurs et de la perspective à des décors, découvrir et appréhender des systèmes variés et des possibilités autres... Je n'en jouis vraiment qu'en étant attentive à l'environnement et aux évènements autour de moi, en écoutant les nuances du vent et de notes musicales, en lisant divers supports et en m'inquétant des personnes qui suscitent mon intérêt, en débattant avec elles des propos sur tout, sur rien comme sur ce que nous avons de différent, ou en commun ; car ces "tout", ces "rien", ces échanges et ces expériences, ces oppositions et ces affinités peuvent devenir des opportunités pour davantage d'idées, de proximité, de création, de réflexions... dont je ne saurai me passer.

    J'ai saisi plus d'une perche tendue par le hasard ou simplement le cours des choses. En parallèle de conséquences souvent banales, quelquefois décevantes ou juste agréables, certaines plus singulières m'ont rapproché de personnes exceptionnelles, d'univers sur lesquels j'ai pu me faire ma propre opinion, de sujets auxquels j'ai pu davantage ouvrir mon esprit, de créations qui ont dynamisé mon imagination... Grâce à elles, ma conscience est constamment en éveil et dans l'attente insatiable de nouvelles perspectives.

    Ce peut être une impression ou une interprétation décalées, une pensée furtive, un détail infime, une évolution ou une issue insolites... un point de couleur sur une façade sombre, une vibration aïgue derrière une note grave, une référence opportune ou plus marquante que d'autres... comme une angoisse, un doute ou une épreuve du quotidien sur laquelle je ne compte m'appesantir qu'un certain temps. L'artiste sensible que je suis s'abreuve à cette source d'appréciations et d'inspirations perpétuelles et diverses. Il n'y certes rien de vital ni de fondamental, peut-être pas même une once de bon sens, de maturité ou de respectabilité dans cette façon d'être. Il s'agit pourtant de l'une de celles que je me suis reconnue, et que j'ai finalement choisi d'accepter.

    "Trouver son chemin est une affaire personnelle ; une affaire de lectures, de rencontres, de famille quelquefois, d'amitiés le plus souvent." - Laurent Lemire

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  • Leejun35

    PENDULUM - The Island (Madeon Remix)

    Au fil des expériences et des introspections, le lien du masque que je porte se desserre ; et alors que mon visage se découvre, je me demande depuis quand et pour quelle raison je l'ai dissimilé...

    Sûrement depuis longtemps, peut-être depuis toujours... Depuis l'instant où j'ai choisi d'être avant d'assumer, de paraître telle que l'on souhaitait me voir et de faire ce que l'on attendait de moi avant d'affirmer mes différences et de satisfaire mes propres désirs. Le masque s'est posé ainsi sans me choquer sur mon visage, lui imposant d'autres traits alors que je jouais un rôle sans m'en défendre, prête même à me convaincre que c'était bien moi que je voyais dans le miroir et mes propres pensées que j'émettais à voix haute.

    Si aujourd'hui j'en ai pris conscience, si je considère ces moments du passé altérés, ces envies et opportunités balayées, ces personnes exigeantes et trompées, je n'en viens pas pourtant à haïr ce masque, comme je ne suis pas prête à l'ôter définitivement. Je le méprise autant que ma propre faiblesse ; je l'abhorre comme un cancer trahissant les malignités de mon propre corps... mais je ne peux m'en défaire. Je le garde comme un talisman pour mon propre salut. Le porter m'a permis des années durant de dissimuler mes traits pour incarner plus facilement le rôle que je jouais, mais m'a aussi protégé de jugements acerbes d'autrui comme de réactions vives de moi-même, en attendant d'être assez forte et assez mûre pour les supporter et les assumer,  comme j'ai appris à penser au passé sans remords glaçants, au présent sans amertume stérile et au futur sans craintes inutiles.

    Il y a des moments qui semblent m'échapper, sans pour autant s'imposer à moi ; des instants où je me révèle sûre de moi, lucide et déterminée, sans que je ressente vraiment un effort de ma propre volonté ainsi que je pouvais en éprouver autrefois, ni même un malaise ou une fausseté dans mes sentiments. Peut-être mon masque ne m'est-il plus aussi indispensable en tant qu'artifice ni même en tant que bouclier... car je n'ai pas non plus encore l'assurance d'y avoir renoncé de moi-même, en toute conscience et en toute sagesse, pour m'exposer complètement. Peut-être alors y ai-je gagné à ne pas me limiter à ce que j'étais derrière ce masque, à considérer mes faiblesses et à éprouver des chocs, à chercher au-delà de mon regard et à espérer au-delà de mes doutes, changeant mes défauts et renforçant mes résolutions derrière ce rôle en ayant su ne pas m'y oublier malgré moi...

    " Etre ce que nous sommes et devenir ce que nous sommes capables de devenir, tel est le seul but de la vie " - Robert Louis Stevenson

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  • hellsing

    Quand on parle de Nature Humaine, il en ressort généralement une connotation péjorative qui laisse entendre l'incapacité de l'Homme à maîtriser certains de ses penchants et comportements, à l'instar des réactions instinctives et sauvages de l'Animal...

    C'est une expression fréquemment utilisée qui ne met pourtant personne au même niveau quant à sa signification et à son interprétation ; divers scientifiques et philosophes s'en disputent la thèse, comme Marshall Sahlins et son Illusion Occidentale ou Steven Pinker avec Comprendre la Nature Humaine, et s'alignent sur les rayons des librairies aux côtés du Traité de la Nature Humaine de David Hume... mais tout un chacun peut facilement penser aux simples faiblesses de sentiment et de caractère de n'importe qui, comme aux tendances narcissiques des puissants à rechercher la richesse et le pouvoir jusqu'au sacrifice de peuples entiers.

    Dans ce qui suit, je ne parle pas de ces actes de violence gratuite commis sur des critères purement personnels ou matériels comme le racisme, le machisme, la cupidité, l'irresponsabilité égoïste ou la simple malchance d'avoir été là à ce moment importun, qui suscitent en moi autant de mépris et de colère pour ceux qui ont ainsi agi froidement que pour ceux qui superficiellement n'en obvient aucun aspect.

    Il est des gestes cruels et subits qui existent en tant que répétition, extériorisation ou vengeance inconsciente d'une souffrance... Si je peux essayer de comprendre cette souffrance, je ne peux pourtant pardonner le passage à l'acte, même face au plus sincère et désespéré des regrets d'autant s'il s'accompagne de conséquences lourdes et irrémédiables. Que ce soit en tant que parent, ami, proche ou concerné indirectement... qu'on le soit de la victime ou de l'acteur, il doit être aussi difficile d'accorder son pardon que de guérir d'une souffrance profonde ; et c'est souvent ainsi que je pense à cette Nature que nous avons tous en commun et que peut mettre aisément à jour des circonstances pénibles à vivre...

    Je n'ai ni la position ni la prétention de donner des leçons, de changer la face du monde ni même de demander d'oublier des moments d'Histoire tragiques ; de mon humble statut, j'essaie de conforter ma propre résolution à ne pas juger les gens selon mon impression ou ma façon d'interpréter les choses quand peuvent s'ajouter aux différences de personnalité et de caractère, des expériences et des circonstances qui peuvent engendrer des réactions ou des appréhensions particulières pour chacun de nous. "Naïve", pensez-vous ? C'est peut-être bien le cas... mais je n'ai pas dit non plus que je serais comme le Petit Chaperon Rouge dans le bois du Grand Méchant Loup ! Seulement, la haine et l'indifférence s'imposent déjà trop facilement à travers le monde jusqu'aux tueries, alors qu'un simple salut courtois peut connecter les gens entre eux, voire éveiller un coeur éprouvé... Pour ma part, je troque volontiers le mépris égoïste en moi pour une petite étincelle de vie en autrui.

    La Nature Humaine telle qu'on la définit souvent est chronique et injuste à tous les niveaux de l'existence et de la société... mais de cette même définition, par une sincère considération on peut révéler une raison d'aimer et de vivre plutôt que de détester et de détruire ; chaque jour, par un geste ou un mot, je suis prête à lui donner cette chance de paraître ainsi.

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  • sexy girl hentai chibi bunny

    Les occasions ne manquent pas d'échapper à la réalité, entre les films, les livres et j'en passe... comme les raisons de le faire, n'est-ce pas ? Depuis qu'est apparu le mot crise dans les médias, les drames semblent plus nombreux, et c'est bien de cette fatalité que la plupart d'entre nous cherche à se reposer.

    Pour ma part, j'écoute, je regarde et je me fais mes propres réflexions. Je ne sais pas si j'aurais le cran d'agir si j'étais sur place au moment où le pire arrive, mais je sais que je ne monterai pas ma propre formation à l'assaut des injustes et des puissants. Ceux qui prennent les armes, fort de leurs convictions ou de leur désespoir, que ce soit pour la liberté, la protection des baleines, les droits des femmes ou autres, peuvent avoir au début des pensées louables, mais il arrive aussi qu'ils constituent un groupe orgueilleux qui ne transige plus et qui revendique des actions dont les buts dépassent leurs causes originelles.

    Où sont l'humilité et la fierté dans des faits imposés, dans des idées bornées ? Que sont ces groupes religieux ou ethniques qui affament et massacrent leurs pairs, sinon des scélérats ? Que font ces yachts rutilants aux yeux de chômeurs désespérés, ces chiffres d'affaires vantés après licenciements et ces plaintes lancinantes aux baisses des taux des grosses actions ? Que suggèrent ces extrêmistes qui poussent de la peur au racisme, ces ministres en costard qui baissent les impôts des grosses fortunes en taxant les citoyens "d'en bas", sinon les dictatures de la force et de l'argent ?

    De bien belles paroles, vous ne trouvez pas ? Tout ce dont je suis capable, assise devant mon ordinateur, née dans un pays libre, c'est vrai que c'est plutôt facile... Alors à défaut d'actes méritoires, je fais honneur à ce pour quoi d'autres se sont battus autrefois ici et se battent aujourd'hui ailleurs : je pense librement, j'échange mes idées par-ci par-là, je ne juge pas d'emblée autrui pour ce qu'il est, et je ne suis pas bêtement les modes, les pubs, ni même les programmes d'information au pied de la lettre... Sont nombreux ceux qui le font à ma place.

    Je ne fais la leçon à personne et je ne prétends pas détenir la vérité. Avec mes mots et mes pinceaux comme seuls moyens à ma portée, j'échappe à cette réalité en imaginant et m'exprimant simplement, gardant une pensée pour ceux qui ne le peuvent, en espérant parfois citer ou figurer les rêves de quelqu'un d'autre vivant au loin.

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