• Prisoner, d'Amelita Rae

    Roman de genres Fantasy, Romance Erotique et M/M, traduit de sa version américaine et publié pour la première fois dans la langue francophone le 23 Janvier 2017.

    Auteure nord-américaine autoéditée, Amelita Rae écrit à ses débuts de courtes fictions érotiques dans le pur style du Yaoi, terme d'origine japonaise désignant les oeuvres artistiques plébiscitées par le public féminin depuis les années 80, mettant en scène des protagonistes masculins dans des relations sentimentales ou sexuelles. Détournant les codes des genres Fantasy, Fantastique et Historique, elle confirme son succès aux côtés de Yamila Abraham, fondatrice du Yaoi Press - éditeur indépendant de bandes dessinées et de romans graphiques de genre M/M - avec la sortie du recueil de deux nouvelles Taboo Gay Erotica - Thicker than Water en Octobre 2016. Parue le 1er Septembre de la même année aux Etats-Unis, Prisonnier est la première de ses dix-sept publications originales à être traduite et distribuée en France.

    Daeron ignore tout de lui-même et de son environnement. Il ne connaît que les parois sombres de sa fosse et les grilles infranchissables de l'arène des Voyeurs. Perpétuellement éreinté et blessé, il survit au seul rythme de combats à mort forcés et de rares repas qu'on lui jette d'une lucarne inaccessible. Dès l'instant où il rattrape un jeune garçon avant qu'il ne s'écrase au sol, il éprouve de nouveau de l'émerveillement, de l'affection, de la distraction et de la prévenance à son contact. Au fil du temps, le désir de communiquer avec Petit Être, de le protéger et de le posséder exacerbe ses réminiscences, ses introspections et son orgueil, jusqu'à le rappeler à sa véritable nature. 

    Utilisant la troisième personne du singulier, l'auteure donne le point de vue de Daeron et souligne ainsi son sort désespéré et soumis, auquel il ne peut seulement songer sans éprouver une douleur insupportable. La beauté angélique et la curiosité effrontée de Petit Être suscitent son intérêt et son amusement, puis font émerger à la surface de sa mémoire des sensations et des images confuses, une fierté et une possessivité oubliées comme autant de preuves d'une vaillance et d'une force entravées à son insu, dont il doit s'efforcer de se souvenir pour garantir la survie de son précieux compagnon d'infortune. Lorsqu'il retrouve enfin sa pleine liberté et sa véritable essence, la puissance mythique que cette dernière incarne - récurrente et utilisée, bien que sous diverses formes et à différents niveaux, dans toutes les oeuvres Fantasy - s'exprime dans sa vengeance implacable à l'encontre de ses oppresseurs, mais surtout dans son amour absolu à l'égard du jeune homme tombé entre ses griffes, au point de transcender leurs corps et leurs âmes. Complètement à l'opposé de l'obscure fosse crasseuse dans laquelle Daeron est maintenu captif au début du roman, son antre somptueuse et ornée rend hommage aux premières légendes médiévales telle La Chanson des Nibelung, tout comme les royaumes verdoyants aux mondes inexplorés et le soleil couchant sur l'océan aux quêtes initiatiques des grandes odyssées du genre.

    D'une candeur obstinée ou d'une arrogance malicieuse, les protagonistes d'Amelita Rae évoquent par leurs caractères et leurs descriptions ceux des mangakas Yamane Ayano et Ayumi Kasai, dont les traits fins et précis réhaussent d'élégance et de sensualité les intrigues matures, voire dramatiques de leurs oeuvres graphiques. L'auteure nord-américaine ne craint pas la polémique des sujets qu'elle aborde, qu'ils soient contextuels, philosophiques ou métaphoriques - de l'acquisition aux enchères d'une virginité dans Innocent Pet : Owned en passant par le concept d'humanité dans Abduction, à la grossesse de mâles Oméga dans The Secret Ingredient - , ni la concupiscence de ses descriptions ou de ses scènes explicites, capables de figurer aussi bien un doux fantasme amoureux qu'une bestialité sans limites.

    Harem, de Charlie Audern et Kaelig Lan Plus personnellement, j'ai beaucoup attendu de ce roman. Appréciant le sous-genre High Fantasy, peu décliné dans la catégorie M/M, j'ai senti ma curiosité taquinée par son résumé ne laissant rien présager des créatures et des composantes exploitées, autant que par la manière dont l'auteure, connue pour son style érotique suggestif, pouvait les détourner ; tout en gardant malgré moi quelques appréhensions vis-à-vis de sa catégorie littéraire de prédilection, avec laquelle j'ai très peu d'affinités. Amelita Rae m'a surprise avec son écriture juste et maîtrisée, distillant parcimonieusement détails et indices tout le long du récit jusqu'à l'ultime ravissement, présenté comme le plus grandiose des trésors... Lire cet ouvrage et découvrir sa bibliographie m'a permis d'entrevoir son caractère entier, sa narration à la fois pragmatique dans les termes et généreuse dans les intentions, qui développe autour d'un érotisme aussi primitif que sensuel, à peine cachés derrière des métaphores aussi fantastiques que caricaturales, des thèmes cruels et des réflexions difficiles sur la complexité comme sur la profondeur des sentiments et des comportements humains.

    Blanc comme Cygne >>

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  • Bartiméus - L'Anneau du Roi Salomon, de Jonathan Stroud

    Préquelle à la Trilogie de Bartiméus de l'auteur britannique, parue en France en 2011.

    Les romans L'Amulette de Samarcande publié en 2003, L'Oeil du Golem en 2004 et La Porte de Ptolémée en 2005 constituent la trilogie à succès de genre Fantasy de Jonathan Stroud, qui s'est vendue à plus de cinq millions d'exemplaires dans le monde. Elle met en scène dans une société moderne similaire à la nôtre, bien que sous l'influence importante de sorciers et de magiciens, Nathaniel Mandrake ayant invoqué le Djinn Bartiméus d'Uruk et amené à contrer avec lui plusieurs complots menaçant le Ministère de la Grande-Bretagne du XXIème siècle. Paru bien plus tard en 2010, L'Anneau de Salomon narre une aventure du fameux Djinn plusieurs siècles avant les évènements de la Trilogie de Bartiméus, à l'époque et sous le règne du biblique Salomon, soit un millénaire avant J.C. dans le royaume d'Israël.

    Les sociétés et les gouvernements reposent déjà en ces temps anciens sur les sorciers et les magiciens appelant des Esprits et les contraignant à leur obéir. Il en est ainsi dans les trois tomes au contexte plus moderne de la Trilogie de Bartiméus, comme il est établi au début de L'Anneau de Salomon en avoir été de même pour les puissances disparues de Mésopotamie et de Babylone. Autant les magiciens se gonflent d'orgueil et d'ambition à force d'invoquer avec succès - ou plutôt, sans encombre - des créatures puissantes dont ils usent pour d'épiques batailles territoriales comme pour de vulgaires tâches domestiques, autant les Esprits exploités haïssent leurs maîtres et ne laissent passer aucune subtilité dans leurs formules de Contrainte pouvant leur permettre de se retourner contre eux. Ces circonstances sans équivoque sont rappelées dès la première partie du roman, dans laquelle Bartiméus s'applique à distraire son maître Ezékiel pour finalement devoir la satisfaction de le dévorer - et de s'émanciper, par la même occasion - à la seule convoitise de pouvoir de ce dernier.

    Mais là ne s'achèvent pas ses péripéties à Jérusalem. En 950 avant J.C. gouverne sur le prospère royaume d'Israël, l'emblématique roi Salomon qui arbore à son auriculaire gauche une bague d'apparence banale, capable cependant de déchaîner des hordes de démons au léger effleurement de son propriétaire et inspirant à la Cour une obéissance terrorisée à celui-ci au moindre de ses gestes irrités. Salomon n'accepte pas qu'un simple Djinn de quatrième degré ait impunément occis l'un de ses dix-sept magiciens ; il somme l'un d'eux, Khaba le Cruel, de rappeler l'Esprit sous son joug et de veiller à le mater. Or, l'arrogance sarcastique de Bartiméus, qui s'exprime jusque dans les notes explicatives et subjectives de fin de chapitre, ne saurait s'effacer aussi facilement sous de successives tâches humiliantes, ni suite à de multiples corrections à coups de Fouet à Essence, ni même devant l'Esprit de l'Anneau à l'occasion d'un mépris public aux lois du roi israélite, valant à son nouveau maître d'être rabaissé à devoir appréhender des brigands qui s'attaquent aux caravanes des marchands sur la Route des Epices. Bartiméus y rencontre une jeune voyageuse, dont seul le lecteur connaît la véritable identité et la raison de son périple en direction de Jérusalem : Gardienne de la reine Barkis de Saba, Asmira s'est vue octroyer la tâche d'assassiner Salomon et de lui prendre l'Anneau, son royaume ayant été menacé par le roi d'Israël s'il ne recevait pas une forte quantité d'encens. Conduite directement à la biblique cité par Khaba, la jeune femme sent la panique la gagner en réalisant que l'attente d'une audience royale - qui lui permettrait d'approcher Salomon assez près pour l'atteindre mortellement - est exagérément longue, alors qu'il ne reste que deux jours avant que la capitale de Marib ne soit anéantie... Elle met alors la main sur un minuscule flacon dans lequel Khaba a scellé Bartiméus après avoir levé sa Contrainte, pour le punir de ses insolences ; libérant le Djinn en brisant l'objet, elle le rappelle sous sa propre autorité pour lui ordonner de l'aider à accomplir sa mission.

    Au Congédiement de Bartiméus par Khaba fait suite la troisième partie du roman, qui concentre sur une nuit la conclusion de l'intrigue révélant de sombres enjeux de pouvoirs. Cette fois sous les ordres d'Asmira les vouant tous deux à une mort certaine et hideuse, Bartiméus considère comme à son habitude les circonstances avec un recul cynique et décide, quitte à mourir, de le faire avec panache. Il déploie dans l'action toute sa malignité afin de déjouer les pièges du palais de Jérusalem jusqu'aux appartements de Salomon et s'échine à empêcher l'ambitieux Khaba de mettre la main sur l'Anneau, allant jusqu'à se mesurer au terrible Marid du sorcier et meurtrir son Essence en portant la bague. L'Esprit insolent et provocateur se montre de façon inattendue concerné par la tournure dramatique des évènements, alors que la Contrainte de sa maîtresse inexpérimentée regorge de failles dont il choisit pourtant de ne pas user pour s'en détacher... comme il trahit à plusieurs occasions au fil des chapitres une considération dissimulée pour le sort de ses semblables. Bartiméus fait continuellement usage de répartie dissidente envers l'autorité, d'éloquence vaniteuse envers lui-même et d'ironie méprisante envers le reste du monde, surtout si celui-ci se prête au jeu des apparences... mais le Djinn sait aussi faire preuve de curiosité condescendante envers les humains qui ne partagent pas les intérêts cupides caractérisant grand nombre de magiciens.

    Il s'évertue également de sa verve unique à remettre en cause le dévouement aveugle d'Asmira à la reine Barkis qui sacrifie la vie de la jeune femme pour préserver son éminent honneur, et le réduit à son propre statut d'esclave, la seule différence étant que le Djinn est absolument contraint en dépit de toute sa volonté et que la Gardienne évite seulement de réfléchir à son endoctrinement. Les remarques acerbes de Bartiméus, les critiques à l'encontre de sa souveraine par Salomon et la menace destructrice de Khaba malmènent l'assurance d'Asmira, pour finalement briser ses chaînes et lui faire rendre l'Anneau au roi israélite, qui l'a détenu jusqu'alors avec sagesse et magnanimité. Son attachement pour sa patrie reste intact, mais n'est plus rattaché seulement à l'orgueilleuse figure royale de Barkis ; la Gardienne déchue décide de rentrer à Saba pour humblement protéger ses compatriotes voyageurs sur les routes jonchées de brigands... après avoir remercié et libéré le Djinn facétieux, qui retourne ainsi à l'Autre Lieu pour plusieurs siècles.

    Harem, de Charlie Audern et Kaelig Lan Plus personnellement, j'ai abordé cet ouvrage en tant qu'amateure du genre Fantasy... mais c'est véritablement le personnage de Bartiméus qui m'a attachée à ma lecture. Non pas que l'intrigue et le fond de l'histoire soient ennuyeux ou compliqués, ni même foncièrement originaux ou initiatiques... mais les répliques du Djinn ont le mérite à elles seules d'amuser le lecteur et les chapitres écrits à la première personne mettant en avant son point de vue ont une saveur piquante qui se laisse apprécier comme un plat exotique.

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  • Le Dragon Griaule, de Lucius Shepard

    Intégrale des nouvelles écrites par l'auteur concernant sa propre créature, le dragon Griaule.

    Le monde décrit par l'écrivain américain Lucius Shepard y est sensiblement proche du nôtre, mêlant des personnages et des lieux rappelant nos civilisations en diverses époques à des nuances fantastiques qui sont reconnues au même titre par l'Homme que les lois naturelles ; on y perçoit alors la créature énorme, paralysée et recouverte par le paysage, dans les termes de haine terrorisée des habitants de la cité proche de Teocinthe qui subissent son influence maligne à la hauteur de sa malveillance frustrée. Les manigances du dragon restent impénétrables même à ceux qui en sont l'objet, aussi virulent ou désespéré que puisse être leur désir de le tuer ou de lui échapper... ce souhait vain s'avouant dès les premières lignes de L'homme qui peignit le dragon Griaule comme tout le long des récits suivants, soit des siècles durant sans véritable trêve.

    A l'origine, Griaule constitue bien davantage qu'une colossale bête divine de 15000 mètres de long sur 200 de hauteur, consciente bien que réduite à l'immobilité physique par un sorcier puissant. Lucius Shepard cherchant un sujet de nouvelle littéraire pour le Clarion Writer's Workshop s'imagine le monstre gigantesque et paralysé irradiant les êtres et les éléments de ses pensées vicieuses, en usant tels des pions pour concrétiser ses ambitions, tel une métaphore représentant l'administration américaine sous la présidence de Ronald Reagan qui selon lui, "proclame une ère neuve pour la patrie, dévaste l'Amérique centrale et malmène la Constitution". L'homme qui peignit le dragon Griaule paraît en 1984 et engage cette vision critique de l'auteur sur des concepts politiques et sociaux transposées dans ses fictions ressemblant fortement à notre réalité, au point de faire oublier à certains passages le fond fantastique et fantaisiste de l'oeuvre, alors que le lecteur se penche sur les faits ou contextes réels évoqués.

    L'écriture en lien avec sa créature emblématique reste plus ou moins influencée par la vie privée de Lucius Shepard. La fin d'une romance personnelle a accompagné la conception de L'homme qui peignit le dragon Griaule, et certains récits ont connu des circonstances de rédaction bien particulières. Ayant choisi de loger à Orlando Beach, en Floride auprès de sa mère mourante, Lucius Shepard écrit La Fille du Chasseur d'écailles au lieu d'un recueil de courts récits autour de Griaule, et conclut la nouvelle de façon optimiste ; le lieu où se rend l'écrivain pour travailler au milieu de la nuit est alors fréquenté par les prostituées, les alcooliques et les toxicomanes, son éclairage au néon jaune lui ayant évoqué celui d'une lanterne traversant les intestins du dragon. De même, l'environnement de l'avenue Westervelt à Staten Island, aux trottoirs jonchés de seringues vides et témoins d'assassinats gratuits a fait paraître les mauvaises tendances de Griaule bien banales à son créateur par rapport à ces drames humains et réels qu'il côtoyait, pendant qu'il écrivait Le Père des Pierres...

    Vient alors au dragon le désir de se reproduire, aussi basique que la façon dont se présente le protagoniste de La Maison du Menteur, auquel les critiques littéraires ont reproché un langage très lettré par rapport à ses actes primaires. Pour l'auteur, peu de choses peuvent séparer un génie d'un abruti, et le personnage principal représente plus spécifiquement la ville de Vancouver, de l'Etat de Washington dans laquelle il a résidé dans les années 2000. Lucius Shepard a reconnu avoir eu par la suite une autre idée pour le mode de reproduction de sa créature qui aurait facilité la transition vers le dernier récit du cycle de Griaule, mais s'être cependant gardé de réécrire la nouvelle afin de laisser paraître son évolution en tant qu'écrivain... ou s'être simplement laisser aller à "flemmarder", selon ses propres termes. L'Ecaille de Taborin achève ensuite prématurément le dragon conséquemment aux peintures de Méric Cattanay - dont il est question dans L'homme qui peignit le dragon Griaule - , mais sa conclusion instille l'idée de son influence mentale s'exerçant malgré sa désintégration physique forcée par les Hommes, sa portée arrangée au lieu d'avoir été annihilée. L'intrigue s'écrit toute seule ; l'auteur cette fois installé à Portland s'inspire pour son personnage principal d'un punk-rocker qui gagnait sa vie en revendant des objets de collection acquis dans des vide-greniers et la nuit, hurlait dans son microphone chez lui et dans les bars.

    Le Crâne revient aux premières notes critiques et politiques du cycle de Griaule en se basant sur une expérience vécue par l'auteur lui-même à Ciudad, au Guatemala, alors que l'ambassade d'Espagne y avait été prise par des étudiants gauchistes et des activistes indiens. Jouant avec certains détails et des anagrammes qui ne laissent aucune équivoque sur ses références, il retranscrit la paranoïa dans les rues bondées de militaires, le bar homosexuel dans lequel il se faufile et rencontre des loritas - ses conversations avec elles esquissant le personnage de Luisa Bazan - , puis le Parti de la Violence Organisée qui a réellement existé. Griaule se glisse concrètement dans l'intrigue, réincarné, actif et accessible. Sa nouvelle forme humaine lui attribue la parole et semble anéantir sa nature divine, le réduisant à la condition modeste d'un homme banal... mais sa première entrevue directe avec le personnage de Craig Snow rappelle au lecteur la malveillance et la ruse profondes de la créature révélées au fil des précédents récits. Le fantasme politique qu'il représente pour son propre auteur ne peut cependant résister à l'écoute des arguments que s'échangent Craig Snow et Yara à propos du gouvernement des sociétés, seuls moyens pour les deux protagonistes de repousser l'échéance de leur exécution, tels Shéhézarade racontant habilement ses contes au Sultan cruel.

    La conclusion de Griaule est brutale, tant par sa violence concrète que par l'annihilation de son influence, paradoxale et soudaine après des siècles de malfaisance et de désespoir, si bien que le lecteur, à la façon des personnages, puisse trouver étrange, voire trompeur que le temps continue de s'écouler et le monde de tourner sans lui. Il demeure d'ailleurs une trace de la créature divine sur le corps de Yara à la fin du récit Le Crâne, comme la représente le comportement du protagoniste à la fin de L'Ecaille de Taborin...

    Harem, de Charlie Audern et Kaelig Lan Plus personnellement, je ne recommanderais pas ce recueil de nouvelles à ceux qui s'attendent à des batailles épiques et des vols de dragon vertigineux dans un ouvrage de genre Fantasy. Les véritables protagonistes sont les individus et les sociétés gravitant autour de Griaule : ce dernier a certes son importance scénaristique, matérielle et même idéologique dans les récits, mais il n'est nul besoin de se convaincre de la puissance de son influence pour appréhender certains comportements humains, même poussés à l'extrême folie ou indécence, et par laquelle les personnages cherchent à justifier leurs actes lâches et égoïstes. Du clonage à la survie, d'un palais de justice du XIXème siècle aux entrailles même du dragon, de la toxicité des peintures au plomb en 1800 à la réforme agraire en Amérique du Sud, la narration de Lucius Shepard se veut précise, livrant par des formules parfois un peu longues des détails tant physiques qu'émotionnels aux côtés de références historiques et architecturales développées, et jouant de beauté, de malaise et de rebondissements avec les nerfs et les sens du lecteur.

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