• Le Masque d'Eurydice, de Patrick Ferrer

    Le Masque d'Eurydice, de Patrick Ferrer

    Roman contemporain de genre Thriller, écrit par l'auteur de la trilogie emblématique Le Baiser de Pandore et paru en autoédition le 26 Juillet 2016.

    La tendre enfance de Patrick Ferrer, né en Juillet 1957 dans la ville d'Oran, en Algérie, côtoie la violence et la tragédie de la Guerre d'Indépendance de l'ancienne colonie française, avant que sa famille ne rejoigne la métropole quelques années plus tard. Le jeune garçon nourrit une passion profonde pour les livres anciens, pour les récits imaginaires ou extraordinaires qu'ils peuvent contenir et dans lesquels s'aventure son esprit rêveur ; notamment, pendant d'ennuyeuses heures de classe... Il quitte d'ailleurs l'école à ses dix-huit ans, pressé d'exercer divers métiers gravitant autour des ouvrages brochés, de leur revente d'occasion en tant que bouquiniste à leur conception technique dans une maison d'édition. Mais si l'écriture de romans fait autant partie de ses envies que de ses projets, il ne s'estime prêt à écrire son premier manuscrit et à le soumettre à des éditeurs professionnels qu'au bout d'une trentaine d'années, en 2012. Resté cinq mois sans réponse, il le rend accessible en ligne gracieusement à de potentiels lecteurs sur le site MonBestSeller. Le premier volume de sa trilogie Le Baiser de Pandore y rencontre un succès certain et sélectionné pour les Prix Amazon et MonBestSeller Numérique 2015, symbolise l'émergence de la publication indépendante.

    A peine débarqué à Paris du haut de ses vingt ans, le futur auteur se donne le temps de se connaître lui-même, de découvrir autrui, puis de gagner en expérience et en sagesse avant de concrétiser ses ambitions littéraires. Le quotidien brutal et précaire de la Révolution Algérienne a laissé sur son enfance une empreinte traumatique, dont il y puise pourtant une aspiration constante à un monde meilleur, dans lequel les Hommes s'épanouiraient ensemble et se soutiendraient les uns les autres ; mais son sentiment de révolte en est d'autant plus vif face à l'indifférence et aux abus de personnes d'influence satisfaisant leurs intérêts égoïstes sur les drames humains. Son style d'écriture oscille entre poésie et cynisme, entre ironie et cruauté pour plonger sans ménagement ses protagonistes au coeur d'une intrigue abrupte, remuée par l'Histoire et l'actualité, dont les vagues de noirceur menacent continuellement de les submerger... Et ils ne peuvent compter que sur leur propre volonté et leur tenacité pour espérer y survivre. Cette force incroyable dont ils peuvent être capables, jusqu'à "transcender le temps et la vie, les émotions et la narration" s'incarne particulièrement dans le genre féminin, sublimé en ombres et en lumières, et dans cette tendance de Patrick Ferrer à ne présumer ni de ce qu'il va finalement écrire, ni de ce que le lecteur va en interpréter.

    Ce récit se découpe en plusieurs chapitres nommés d'après les vers du poème Le Léthé, tiré lui-même du célèbre recueil Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. On y retrouve le dégoût de la malignité d'autrui comme de la faiblesse de soi, le souhait désespéré d'une existence heureuse au prix de la rédemption originelle, soulignés de références à la mythologie grecque et aux audaces érotiques. Il est intéressant de savoir que ces vers, rapprochant par leur essence le poête censuré du XIXème siècle et l'auteur indépendant de La Baie des Trépassés, ont été découverts par celui-ci après avoir achevé d'écrire Le Masque d'Eurydice.

    Cernée d'anges de marbre et d'ombres trompeuses, le personnage de L'Echalote suit sans faillir son amant, piquée de curiosité entre mauvais souvenirs et faux-semblants, secrets et mensonges, trahisons et froideurs ; du siège de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure à Levallois-Perret, en passant par Montreuil et Marseille, à l'église Westerkerk à Amsterdam. Elle cherchera ensuite l'oubli de ses propres tourments, l'absolution de ses fautes, la paix de son âme... Mais de l'une à l'autre des rives du fleuve Léthé, l'Enfer ne relâche pas si aisément ses proies.

    Harem, de Charlie Audern et Kaelig Lan Plus personnellement, j'ai découvert Patrick Ferrer par l'intermédiaire de son recueil de nouvelles La Baie des Trépassés. J'y avais perçu un style d'écriture pragmatique, subtilement oxymorique, renseigné et impliqué dans ses thèmes intimistes et philosophiques... Et la lecture de ce récit plus long a satisfait toutes mes attentes. Elle est de celles qui grandissent le lecteur au fil des mots et des dénouements - pourtant sans prétention ni même intention de la part de l'auteur, qui se contente d'écrire et d'offrir - et ce dernier s'abreuve volontiers à son empathie et à sa sagesse, acceptant son présent avec délectation et empressement.

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