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    Journal 1 : Armelle

      

    03/01 - CJ,

    Non. J'ai beau réfléchir, je ne me souviens de rien de plaisant de mon existence. Je ne suis pourtant pas vieille, mais quelle importance quand on n'existe pas. Il n'y a que les photos de classe au fond du placard, la pochette aux bords forcés par d'autres affaires à ranger dedans, achetées car un peu "obligée"... Quelques-unes manquent quand même, quand le délai pour les récupérer a été "malheureusement dépassé" car "surmenée". Je crois qu'elles sont encore là parce qu'"elle" les a vite oubliées. Et il n'y a pas d'autres photos sur lesquelles je suis, même pas dans une vieille boîte à chaussures écrasée ; pas une trace ou un signe de moi dans leurs albums de mariage ou de vacances en couple. On pourrait croire que j'ai été adoptée ou ramassée sur un trottoir. Dommage que je ne puisse même pas me consoler de souvenirs d'enfance enfouis, même violents qui reviendraient à ma mémoire comme à la télé, et qui me laisseraient espérer que je n'ai rien à voir avec eux...

    Mon existence ne vaut rien pour mon entourage. Je ne suis qu'une intruse croisée dans le couloir, une place occupée sur un banc, un nom sur une liste d'appel, un exemplaire dans un lot. Il m'arrive de m'oublier moi-même, jusqu'à ce que ma montre ou la cloche du lycée sonnent.

    Ou que Vincent m'appelle.

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    _ ARMELLE !

    A peine entre-t-elle dans la cuisine qu'elle avise le regard meurtrier de sa mère, assise à la table au centre de la pièce. La tête de Caroline est comme chaque fois tournée vers elle aux trois-quarts, le menton baissé vers la feuille blanche qu'elle tient dans ses mains. Ses lèvres sont tirées en un trait amer qui marque davantage les rides de fatigue autour de sa bouche et de ses paupières. Si sa peau est terne, son regard est vif et darde sa fureur sur sa fille ; elle brandit le papier qui se froisse dans son poing serré et hausse la voix de colère :

    _ C'est quoi, ces notes ? Tu t'fous d'la gueule du monde ! Même pas la moyenne en sport ! Tu pourras demander c'que tu veux, tu ne l'auras pas ! Et je n'veux pas t'voir à table ce soir. Tu finis tes devoirs et tu vas t'coucher !

    Le poing avec le bulletin du premier trimestre s'écrase sur la table. Armelle s'éloigne et retourne dans sa chambre en fermant la porte derrière elle.

    Pas de cris, pas de coups. Le regard de Caroline seul a frappé Armelle durant toute son enfance.

    Désormais âgée de quinze ans, la jeune fille y réagit à peine, se méfiant davantage de ses silences indifférents et de ses propos anodins, bien plus rares, qui amenaient néanmoins à des critiques et à des crises de nerf sourdes aux excuses et réactives aux répliques. Croiser ses parents n'était plus une épreuve depuis longtemps ; plutôt une manoeuvre dont l'attention à certains faits et horaires optimisaient les conditions de parcours. Ainsi, mieux valait laisser Caroline boire son premier café de la journée et celui du retour du travail seule avant de se présenter à sa vue. La saluer respectueusement le matin suffisait à jauger son humeur et à évaluer les probabilités du jour. Ses dessins d'enfant naîfs et colorés, réalisés autrefois dans l'espoir d'un sourire ou d'une réconciliation, n'avaient aucun impact relationnel et finissaient un jour ou l'autre dans la poubelle ; les bulletins scolaires, aux notes moyennes et aux appréciations mécaniques, n'étaient quant à eux qu'une fatalité administrative régulière.

    Son père, Frédéric, doit être au salon en train de jouer à la console. Seuls les jeux vidéo de course l'intéressent et s'il n'y avait son emploi, les besoins physiologiques de manger et de dormir, il passerait ses journées entières à pianoter sa manette analogique, assis sur le canapé et penché vers la télévision. Il n'a d'yeux que pour les pistes de rallye en pixels. Armelle pouvait prendre son petit-déjeuner en sa présence, le croiser sur le seuil de la salle de bain et même, manquer de le saluer à son départ pour son travail ; tant qu'elle ne passait pas devant l'écran au moment où il négociait un virage en pleine compétition, Frédéric ne lui reprocherait pas d'être là.

    Armelle range ses cahiers dans son sac à bandoulière, puis s'allonge négligemment sur son lit. Le plafond blanc au-dessus d'elle est assorti aux murs nus, sans couleurs ni posters ; seule une étagère porte quelques livres de poche, des romans achetés pour les étudier en cours de Français. En repensant aux heures passées à les étudier en classe, l'adolescente ne se souvient que d'une chose : elle déteste Maupassant.

    La luminosité baisse dans la pièce. Le radio-réveil indique 18 heures 54 ; presque une heure s'est écoulée sans qu'Armelle s'en rende compte, sans bruit et sans importance. Elle considère au plafond le carré de lumière jaune du lampadaire qui vient de s'allumer dehors, non loin de la fenêtre de sa chambre. Le silence demeure autour d'elle et semble s'appesantir au fur et à mesure que la nuit se glisse dans la pièce. La lumière jaune en devient plus intense, malsaine, gênante ; Armelle se contente de se tourner sur le côté et de fermer ses paupières.

    Le silence pourrait s'alourdir et l'étouffer, ou l'écraser ; l'obscurité se faire matière noire et l'engloutir, ou la disperser ; le sommeil la gagnant la noyer, ou l'effacer...

    Mais tout cela n'arrivera pas.

    Elle sait qu'elle se réveillera à la sonnerie de sa montre à 07 heures le matin suivant ; qu'elle fera sa toilette, qu'elle s'habillera, prendra son sac et quittera la maison pour se rendre au lycée. Elle vivra un jour de plus, un jour pareil aux autres, sans couleurs ni saveurs...

    Elle espère juste l'entendre et le voir, cette fois.

    Peut-être lui prendra-t-il la main, comme autrefois...

    Journal 2 : Les Autres

      

    16/01 - CJ,

    Tout le monde me juge, personne ne me connaît... Personne ne veut me connaître. Il suffit aux gens de poser leur regard sur moi, une fois, pour les décider à me classer à jamais dans une catégorie déterminée, à me cataloguer définitivement. Introvertie ? Je manque de confiance en moi. Répartie ? Je manque d'éducation. Solitaire ? Je suis asociale. Et cetera, et cetera... car les critères de classification sont subjectifs et exigeants, évidemment. J'aurais beau chercher à leur plaire, mes efforts ne seraient pas suffisants ; autant ne pas perdre mon temps, ni mon énergie.

    Pourquoi devrais-je être autrement ? Pourquoi devrais-je être comme ils l'attendent ? Ils ne veulent tout simplement pas que je leur gâche le paysage, ni que je fausse leurs statistiques. Ils préféreraient se vanter de me guider par leur compétente sagesse, de m'inspirer par leur popularité rayonnante, pour finalement me contrôler et compenser leur propre monotonie. 

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    _ Mademoiselle Armelle. Daignez vous concentrer sur les leçons à l'avenir. Rêvasser en cours ne vaut rien pour vos résultats. Sinon, autant rester chez vous et nous épargner votre mine revêche. Six sur vingt.

    Le professeur de Mathématiques envoie d'un geste dédaigneux la copie sur la table. Du fond de la salle de classe, des rires féminins à peine étouffés se font entendre ; il tourne la tête et marche dans leur direction en cherchant parmi ses feuilles corrigées.

    _ Mademoiselle Couraud. Je suis convaincu que vous pouvez encore améliorer vos notes au cours de cette année. Soyez juste plus attentive en classe. Six sur vingt.

    En Mathématiques, comme souvent et dans la plupart des matières enseignées en établissements secondaires, les classes se partagent en deux groupes : les élèves qui peinent à assimiler les concepts de base et ceux qui de leur côté, les intègrent facilement ; ceux qui sont mauvais et ceux qui sont bons. Armelle comme d'autres de ses camarades prennent la correction de leur évaluation ratée, pendant que le professeur interroge les auteurs des meilleures copies.

    A la récréation, la lycéenne s'installe nonchalamment sur un banc de la cour du lycée envahie d'adolescents à la fois naïfs et désillusionnés, hautains et méprisants, égocentriques et inconscients. Les conversations s'animent à propos du dernier buzz sur le Net, sur le dernier modèle de chaussures de grande marque et le dernier titre musical d'un nouveau chanteur à la mode ; les échecs des contrôles sont déjà oubliés et il sera toujours temps de penser à l'orientation de ses études pour la soumission des dossiers d'inscription aux établissements supérieurs l'année prochaine... La sonnerie de reprise des cours retentit dans toute l'enceinte du lycée ; il est d'un coup vital pour chacun de consulter sa messagerie sur son smartphone dans les secondes que prend la formation chaotique des rangs par classe.

    Rejoignant la queue de sa propre file, Armelle reconnaît plus loin Vincent, la tête baissée et l'air distrait. Elle sait que sa petite amie l'a quitté trois jours auparavant et qu'il en a été profondément affecté, car il a de vrais sentiments pour elle.

    Armelle n'ose pas lui avouer les siens.

    Elle est soudain bousculée et écartée du rang. Se retournant, elle fait face à Anne Couraud et ses deux amies, trinité superficielle aussi populaire avec les garçons qu'avec les enseignants, qui s'excusent vaguement avec leurs sourires et clins d'oeil hypocrites. Armelle reprend sa place ; Anne se glisse auprès d'elle :

    _ Ce n'est pas en Maths que tu dois faire des efforts, tu sais, ma chérie. Je crois que ton cas est même désespéré pour tout.

    Armelle ignore les rires des lycéens autour d'elle. Elle lève simplement les yeux sur Anne en posant son sac à terre et répond sur le même ton impudent :

    _ Ne m'appelle pas "ma chérie".

    ... avant de lui coller son poing dans la figure.

    Journal 3 : Vincent

      

    14/04 - CJ,

    Si je devais choisir entre la vie et la mort, je choisirais la mort ; mais on ne me demande pas mon avis... comme s'il était logique que je redoute l'obscurité et le silence, que je préfère la lumière et le bruit, puisque c'est le cas de la plupart des gens. Dans cette clarté qu'ils cherchent à tout prix, je ne perçois que des couleurs vives de logos et de panneaux publicitaires qui bouchent mon champ de vision et me piquent les yeux ; quant au bruit de la vie, ce ne sont que coups de klaxons, vrombissements de moteurs et cris qui me donnent des maux de tête. Le reste est du même ton : trop sucré, trop gras, ringard, trop strict, intello, trop gros, macho, trop triste, trop la honte... entre addiction des choses et excès de liberté.

    On nous dit que c'est la norme, la mode ou encore, la tendance. Moi, je me passerais bien de tout ça...

    Alors forcément, j'ai tort. 

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    _ Armelle, ça va pas ?

    Elle baisse davantage la tête, gênée ; mais cela ne changera rien à la situation de regarder les petits cailloux égarés sur le bitume à ses pieds. Vincent est assis à côté d'elle, sur le banc circulaire en béton face à l'entrée du lycée, de l'autre côté de la rue, et il attend une réponse de sa part.

    Elle s'était relâchée. Quelques semaines auparavant, elle avait finalement cédé à son angoisse et avait demandé de ses nouvelles à Vincent, dont l'humeur dépressive durait après sa rupture avec sa petite-amie. Le lycéen l'avait reçue avec ennui, puis s'était mis à la chercher dans la cour pendant les récréations, à l'attendre à la sortie du lycée en fin de journée pour se rendre à l'arrêt du bus qu'ils prenaient pour rejoindre leurs quartiers et à s'y asseoir à côté d'elle ; il était même descendu plus d'une fois à son arrêt pour la raccompagner jusqu'en bas de son immeuble, alors qu'il habitait bien plus loin.

    Armelle ne s'était pas formalisée de ce rapprochement soudain. Etonnée, elle n'avait pas cherché à l'éviter, imaginant agrandir sa déception, cette fois envers elle... et au fond d'elle, elle était heureuse de lui parler de nouveau. Un sourire sincère naissait de lui-même sur ses lèvres en l'apercevant, éclairant jusqu'à son regard de joie ; et ce n'était plus désabusée, mais impatiente qu'elle attendait l'heure des récréations, du déjeuner et de la fin des cours pour non plus seulement le voir de loin, mais le rejoindre et passer du temps avec lui.

    Mais elle a surpris le regard de Vincent, alors qu'il patientait à la porte du lycée, sur son ancienne petite-amie passant devant lui, en l'ignorant totalement. Il était blessé, mais encore amoureux ; il guettait sa réaction, aussi pathétiquement qu'un chien dévoué guettant l'attention de son maître indifférent.

    La jeune fille a perçu une profonde douleur dans sa poitrine, comme transpercée par un pieu ; elle s'est figée à quelques mètres de la sortie, l'air hagard, incapable d'avancer plus loin. Elle a été violemment bousculée, manquant trébucher et s'était rattrapée de justesse ; elle ne s'était pas redressée immédiatement, mais elle avait reconnu les bottines à talons qui s'éloignaient d'elle, ainsi que la voix méprisante et moqueuse d'Anne Couraud :

    _ Parc'que tu y croyais ? Pauv'cloche !

    Les rires de ses camarades autour d'elle lui avaient répondu. Armelle avait senti l'angoisse compresser ses côtes et sa gorge, ses clavicules brûler de nausée, ses paupières vibrer et se gonfler... mais elle ne savait plus pleurer. Il y avait longtemps qu'elle avait cessé d'espérer, de désirer, même de se décourager, de se tourmenter ; le néant n'avait besoin de rien. Mais elle avait manqué de vigilance : ses sentiments étaient remontés à la surface de son coeur et l'avaient attendri, la laissant se bercer d'illusions. La réalité n'avait eu alors qu'à se rappeler à elle pour le broyer sans pitié.

    Car Armelle sait qu'elle ne sera jamais autre chose qu'une amie pour Vincent.

    Assise sur le banc avec lui, elle ne bouge pas, alors que la sonnerie de début des cours retentit. Elle étouffe, souffrant à ses côtés alors qu'elle veux être heureuse. Vincent s'agite, tandis que leurs camarades s'éloignent pour rejoindre la cour et le lycée. Il la fixe, guettant sa réaction, mais elle garde obstinément la tête baissée vers le sol. Impatient et inquiet, il l'appelle encore une fois et pose sa main sur le bras de la jeune fille.

    Armelle sursaute en s'exclamant de surprise, les yeux écarquillés sur la main de Vincent ; il l'interpelle de nouveau, d'un ton sec, l'obligeant à le regarder. La lycéenne sent son coeur battre douloureusement, comme cherchant à forcer le barrage de ses côtes tel un animal furieux en cage, au point de lui rendre la respiration difficile ; elle panique, et lui demande.

    Vincent la fixe sans broncher, durant quelques secondes qui semblent à Armelle interminables... mais suffisantes pour permettre à un minuscule, indésirable espoir de pouvoir assumer sa ridicule et stupide faiblesse. Le lycéen lâche son bras, et se détourne lentement, en soupirant.

    L'ombre qui a traversé ses yeux est sans appel.

    Armelle sent son coeur et son estomac se révulser, se tordre. Ses oreilles s'assourdissent, envahies par les vibrations de son corps en souffrance. Elle voit les coins de la bouche de Vincent se mouvoir, articuler...

    Je t'en prie, ne dis rien !

    _ Je n'peux pas. Je l'aime encore, tu comprends ?

    Ne le dis pas !

    _ Désolé.

    Son coeur se contracte violemment et sa vue se brouille ; le temps d'un seul battement de paupières, les larmes apparaissent et coulent le long de son visage, lourdes et brûlantes. Armelle descend vivement du banc et se met à courir, à l'opposé du lycée. Elle entend Vincent l'appeler, mais elle ne s'arrête pas.

    Et il n'insiste pas.

    En cours de réécriture - 23/04/16

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  • Blanc comme Cygne, de Christelle Verhoest

    Romance autopubliée de genres Fantastique et M/M, sortie le 03 Octobre 2014.

    Christelle Verhoest reprend les thèmes de prédilection de la plupart de ses oeuvres que sont l'intolérance, l'homosexualité dans les sociétés, les souffrances intimes des individus comme leur volonté d'en surmonter les tourments, dans ce roman dont le genre Fantastique élargit certes les possibilités narratives, mais réhausse surtout de nuances métaphoriques les décors, les scènes et les personnages. La région Bretagne à laquelle l'auteure voue une affection certaine, sert de cadre autant sauvage que majestueux à la romance interdite entre Daniel, un homme ordinaire et Sveinn, Cycnos pourchassé par les siens, et à leur quête désespérée du peuple des Cygnes Noirs susceptibles de les accueillir et de les protéger.

    Le personnage de Daniel - s'exprimant à la première personne tout le long du récit - est un modeste employé comptable de vingt-cinq ans qui s'est habitué à s'effacer et à subir sans réagir, notamment les propos homophobes de sa famille lors des repas dominicaux qu'il ne se décide pas à manquer. L'intrigue s'abat dès le premier chapitre du roman en une masse duveteuse et blanche qui pulvérise littéralement le pare-brise de sa voiture et le cours de son existence ; les plumes immaculées disparaissant au contact du sol dévoilent un être d'apparence humaine, manifestement mâle, dont la nature étrange et l'inconscience tenace poussent le conducteur à le ramener en sécurité chez lui. L'inconnu une fois éveillé se présente sous le nom de Sveinn et révèle appartenir au peuple des Cycnos, communauté de cygnes métamorphes dont il fuit l'oppression pour avoir aimé un autre mâle de la famille royale. En attendant qu'il se remette de son épuisement, Sveinn et son hôte apprennent à se connaître et échangent sur leurs existences respectives, partageant leurs sensibilités et leurs peines ; la mélancolie de Daniel disparaît, remplacée par un enthousiasme énergique à subvenir aux besoins et au bien-être du Cycnos, le jeune homme conscient que ce dernier devra reprendre son périple et résigné comme à son habitude, à retourner bientôt à sa solitude... Mais l'attirance sensuelle qu'il éprouve envers Sveinn s'avère mutuelle et le décide à abandonner son existence terne et esseulée pour suivre son nouvel amant dans sa fuite menacée par les Cycnos implacables, à la recherche des Cygnes Noirs dont ils ignorent néanmoins tout.

    A la façon des loups-garous plus populaires du genre littéraire, les cygnes métamorphes de l'auteure normande peuvent adopter forme humaine et vivre parmi les Hommes, ignorés mais parfaitement intégrés. Le thème des apparences sur lequel reposent premières impressions et bêtes préjugés, s'applique dès le début du roman sur le peuple des Cycnos : incarnations du symbole celte du somptueux oiseau au plumage immaculé, messager de l'Autre Monde figurant sur les blasons des Seigneurs de Bretagne, ses membres se révèlent aussi magnifiques par leur beauté diaphane qu'impitoyables par la barbarie de leurs lois sociales. Les autres communautés croisées au cours du périple de Daniel et Sveinn, orgueilleuses ou nostalgiques de leurs légendes originelles, donneront à ceux-ci davantage à considérer, alors qu'ils ne savent encore qu'attendre des mystérieux Cygnes Noirs. Alors que le propre frère de Sveinn compte parmi ceux qui le pourchassent sans répit, le couple Ragn et Suna, solitaires et rudes, accueille les deux amants par mépris pour les manoeuvres fourbes de leurs oppresseurs, mais achève de guérir les blessures de Sveinn et apprend surtout au jeune humain le tir à l'arc, afin qu'ils puissent se défendre en plein vol ; le roi Egan des Cygnes Sauvages quant à lui les capture dans le but d'en imposer aux Cycnos et exécute le jeune Orlin malade que Daniel et Sveinn avaient pris en amitié... tandis que les adeptes pacifiques du Temple de Zeus et Leda reçoivent et entretiennent volontiers de leur sagesse les amants menacés, mais se maintiennent à l'écart de tout conflit direct. Certains individus peuvent encore faire exception au sein des groupes, comme le prouve l'émasculation incomplète de Sveinn et le reniement d'Egan par des Cygnes Sauvages quittant son île.

    La personnalité ferme de Sveinn s'oppose aux règles répressives envers l'homosexualité en partageant ses sentiments avec Artemy, au risque de subir les trente coups de fouet assortis de la castration établis comme sanction. Y survivant et réussissant à quitter sa geôle, il pousse le fameux Chant mortuaire du Cygne en constatant le suicide de son âme-soeur avant de s'enfuir pour les zones urbaines humaines, ses semblables à ses trousses. Sa rencontre avec Daniel bouleverse d'autant sa fuite désespérée que ses sentiments évoluant pour ce dernier, plus forts encore que ceux pour Artemy, le font renoncer à son désir froid de vengeance vis-à-vis des Cycnos et préférer vivre libre et heureux sa nouvelle romance naissante, quitte à se battre pour y parvenir ; et cette détermination renforcera le caractère de son partenaire pour davantage de confiance en lui-même face aux menaces extérieures comme à ses propres doutes, qui ne manqueront pas de défier ses résolutions. La disparition de Sveinn plongera Daniel dans un désespoir profond, le faisant hurler à son tour à la façon du Chant mortuaire du Cygne au coeur du champ de bataille, puis chercher à oublier sa peine en s'infligeant l'émasculation des Prêtres d'Anatas, qui le rapprocherait en quelque sorte de son amour perdu... L'attention sincère, voire les propos directs de ses amis rencontrés au cours de son périple avec Sveinn lui rappelleront la ténacité et le courage de ce dernier, lui souriant tendrement même face à l'imminence de son exécution, qu'il se décidera alors à honorer en continuant à vivre comme il l'entend.

    L'auteure a détourné d'anciennes références littéraires pour porter la quête de ses amants interdits, survolant le conte danois d'Andersen et le mythe antique de Phaéton en frôlant la légende médiévale du Chevalier au Cygne, tout en portant eux-mêmes des noms symboliques : Sveinn est un prénom en la blanche et sauvage Islande, tandis que Diane est la déesse à l'arc chasseresse romaine... dont l'assimilation grecque est Artémis. On peut reconnaître à la fois un parallèle et une continuité de la romance de Sveinn avec Artemy, puis Daniel à celle de Daniel avec Sveinn, puis Kern, par lesquelles un amour perdu revit auprès d'un autre, jusqu'à la consécration idyllique de leur sincérité par la naissance d'un enfant. Ces métaphores et allusions poétiques renforcées de descriptions visuelles et sensorielles - comme celle des landes en bord de mer au crépuscule tout en couleurs, à dos de cygne soyeux, chaud et virevoltant au-dessus des éléments marins - mettent en scène les aventures des deux protagonistes et de leur entourage à la façon des antiques légendes jouées autrefois dans les théâtres athéniens, jonglant avec tragédie, héroïsme et espoir.

    M/M Plus personnellement, j'avais abordé les premiers chapitres comme ceux d'un roman Fantasy, avant que ne débute et ne me ramène à une lecture moins fantaisiste l'odyssée dramatique des deux amants. Les différentes communautés métamorphes abordées ne dissimulent guère longtemps le sens de leurs lois et de leurs actes, sur lesquels reposent de la même manière celles de sociétés humaines existantes ; le défi littéraire que s'est fixé Christelle Verhoest pour ce roman comme pour les précédents, est donc accompli... sans pour autant négliger la portée romantique des amours châtiés, ni le parcours initiatique du personnage principal qui apprend à lutter, de bien des façons, pour vivre vraiment.

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  • Bartiméus - L'Anneau du Roi Salomon, de Jonathan Stroud

    Préquelle à la Trilogie de Bartiméus de l'auteur britannique, parue en France en 2011.

    Les romans L'Amulette de Samarcande publié en 2003, L'Oeil du Golem en 2004 et La Porte de Ptolémée en 2005 constituent la trilogie à succès de genre Fantasy de Jonathan Stroud, qui s'est vendue à plus de cinq millions d'exemplaires dans le monde. Elle met en scène dans une société moderne similaire à la nôtre, bien que sous l'influence importante de sorciers et de magiciens, Nathaniel Mandrake ayant invoqué le Djinn Bartiméus d'Uruk et amené à contrer avec lui plusieurs complots menaçant le Ministère de la Grande-Bretagne du XXIème siècle. Paru bien plus tard en 2010, L'Anneau de Salomon narre une aventure du fameux Djinn plusieurs siècles avant les évènements de la Trilogie de Bartiméus, à l'époque et sous le règne du biblique Salomon, soit un millénaire avant J.C. dans le royaume d'Israël.

    Les sociétés et les gouvernements reposent déjà en ces temps anciens sur les sorciers et les magiciens appelant des Esprits et les contraignant à leur obéir. Il en est ainsi dans les trois tomes au contexte plus moderne de la Trilogie de Bartiméus, comme il est établi au début de L'Anneau de Salomon en avoir été de même pour les puissances disparues de Mésopotamie et de Babylone. Autant les magiciens se gonflent d'orgueil et d'ambition à force d'invoquer avec succès - ou plutôt, sans encombre - des créatures puissantes dont ils usent pour d'épiques batailles territoriales comme pour de vulgaires tâches domestiques, autant les Esprits exploités haïssent leurs maîtres et ne laissent passer aucune subtilité dans leurs formules de Contrainte pouvant leur permettre de se retourner contre eux. Ces circonstances sans équivoque sont rappelées dès la première partie du roman, dans laquelle Bartiméus s'applique à distraire son maître Ezékiel pour finalement devoir la satisfaction de le dévorer - et de s'émanciper, par la même occasion - à la seule convoitise de pouvoir de ce dernier.

    Mais là ne s'achèvent pas ses péripéties à Jérusalem. En 950 avant J.C. gouverne sur le prospère royaume d'Israël, l'emblématique roi Salomon qui arbore à son auriculaire gauche une bague d'apparence banale, capable cependant de déchaîner des hordes de démons au léger effleurement de son propriétaire et inspirant à la Cour une obéissance terrorisée à celui-ci au moindre de ses gestes irrités. Salomon n'accepte pas qu'un simple Djinn de quatrième degré ait impunément occis l'un de ses dix-sept magiciens ; il somme l'un d'eux, Khaba le Cruel, de rappeler l'Esprit sous son joug et de veiller à le mater. Or, l'arrogance sarcastique de Bartiméus, qui s'exprime jusque dans les notes explicatives et subjectives de fin de chapitre, ne saurait s'effacer aussi facilement sous de successives tâches humiliantes, ni suite à de multiples corrections à coups de Fouet à Essence, ni même devant l'Esprit de l'Anneau à l'occasion d'un mépris public aux lois du roi israélite, valant à son nouveau maître d'être rabaissé à devoir appréhender des brigands qui s'attaquent aux caravanes des marchands sur la Route des Epices. Bartiméus y rencontre une jeune voyageuse, dont seul le lecteur connaît la véritable identité et la raison de son périple en direction de Jérusalem : Gardienne de la reine Barkis de Saba, Asmira s'est vue octroyer la tâche d'assassiner Salomon et de lui prendre l'Anneau, son royaume ayant été menacé par le roi d'Israël s'il ne recevait pas une forte quantité d'encens. Conduite directement à la biblique cité par Khaba, la jeune femme sent la panique la gagner en réalisant que l'attente d'une audience royale - qui lui permettrait d'approcher Salomon assez près pour l'atteindre mortellement - est exagérément longue, alors qu'il ne reste que deux jours avant que la capitale de Marib ne soit anéantie... Elle met alors la main sur un minuscule flacon dans lequel Khaba a scellé Bartiméus après avoir levé sa Contrainte, pour le punir de ses insolences ; libérant le Djinn en brisant l'objet, elle le rappelle sous sa propre autorité pour lui ordonner de l'aider à accomplir sa mission.

    Au Congédiement de Bartiméus par Khaba fait suite la troisième partie du roman, qui concentre sur une nuit la conclusion de l'intrigue révélant de sombres enjeux de pouvoirs. Cette fois sous les ordres d'Asmira les vouant tous deux à une mort certaine et hideuse, Bartiméus considère comme à son habitude les circonstances avec un recul cynique et décide, quitte à mourir, de le faire avec panache. Il déploie dans l'action toute sa malignité afin de déjouer les pièges du palais de Jérusalem jusqu'aux appartements de Salomon et s'échine à empêcher l'ambitieux Khaba de mettre la main sur l'Anneau, allant jusqu'à se mesurer au terrible Marid du sorcier et meurtrir son Essence en portant la bague. L'Esprit insolent et provocateur se montre de façon inattendue concerné par la tournure dramatique des évènements, alors que la Contrainte de sa maîtresse inexpérimentée regorge de failles dont il choisit pourtant de ne pas user pour s'en détacher... comme il trahit à plusieurs occasions au fil des chapitres une considération dissimulée pour le sort de ses semblables. Bartiméus fait continuellement usage de répartie dissidente envers l'autorité, d'éloquence vaniteuse envers lui-même et d'ironie méprisante envers le reste du monde, surtout si celui-ci se prête au jeu des apparences... mais le Djinn sait aussi faire preuve de curiosité condescendante envers les humains qui ne partagent pas les intérêts cupides caractérisant grand nombre de magiciens.

    Il s'évertue également de sa verve unique à remettre en cause le dévouement aveugle d'Asmira à la reine Barkis qui sacrifie la vie de la jeune femme pour préserver son éminent honneur, et le réduit à son propre statut d'esclave, la seule différence étant que le Djinn est absolument contraint en dépit de toute sa volonté et que la Gardienne évite seulement de réfléchir à son endoctrinement. Les remarques acerbes de Bartiméus, les critiques à l'encontre de sa souveraine par Salomon et la menace destructrice de Khaba malmènent l'assurance d'Asmira, pour finalement briser ses chaînes et lui faire rendre l'Anneau au roi israélite, qui l'a détenu jusqu'alors avec sagesse et magnanimité. Son attachement pour sa patrie reste intact, mais n'est plus rattaché seulement à l'orgueilleuse figure royale de Barkis ; la Gardienne déchue décide de rentrer à Saba pour humblement protéger ses compatriotes voyageurs sur les routes jonchées de brigands... après avoir remercié et libéré le Djinn facétieux, qui retourne ainsi à l'Autre Lieu pour plusieurs siècles.

    Harem, de Charlie Audern et Kaelig Lan Plus personnellement, j'ai abordé cet ouvrage en tant qu'amateure du genre Fantasy... mais c'est véritablement le personnage de Bartiméus qui m'a attachée à ma lecture. Non pas que l'intrigue et le fond de l'histoire soient ennuyeux ou compliqués, ni même foncièrement originaux ou initiatiques... mais les répliques du Djinn ont le mérite à elles seules d'amuser le lecteur et les chapitres écrits à la première personne mettant en avant son point de vue ont une saveur piquante qui se laisse apprécier comme un plat exotique.

    Prisonnier >>

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  • Les Mots d'Eden

    Roman contemporain de genre M/M, paru pour la première fois en autoédition le 15 Octobre 2012 et publié par les éditions Bragelonne depuis le 14 Janvier 2015.

    Le livre en main juste avant de commencer la lecture, on considère l'illustration de couverture en rapport avec le titre de l'ouvrage... mais une fois la lecture et le premier chapitre entamés, on réalise qu'il s'agit de bien plus qu'un énième recueil des pensées d'un adolescent introverti et dans cet ouvrage-ci homosexuel, y exorcisant son mal-être et ses conflits avec divers systèmes établis, notamment sociaux.

    Eden est un adolescent dont le physique et le tempérament ne correspondent pas aux attentes de ses camarades de lycée et de la société mondaine de Marble Falls. Loin de complaire aux archétypes populaires et à son père indifférent, il partage la passion de la musique avec sa mère internée dans un centre psychiatrique, à laquelle il voue une affection particulière, entre contemplations silencieuses et humbles confidences ; mais cette dernière année scolaire devant s'achever avec la remise des diplômes, ouvrant la voie à l'avenir et à l'exil vers New York, loin du cadre oppressant de la ville de son enfance, va être une suite d'expériences dramatiques, de mots entendus ou prononcés qui vont profondément marquer son existence et sa façon d'être. Comme pour la plupart de ses écrits, l'idée même de l'ouvrage Les Mots d'Eden est venue par hasard à l'esprit de Céline Etcheberry, mais les protagonistes bien définis se sont imposés d'eux-mêmes et ont vécu leur propre histoire en dépit de plans d'écriture que l'auteure aurait pu établir, menant l'intrigue et ne lui laissant que son style pour la raconter.

    Un prologue décrit l'enfance d'Eden entre la froideur de son père et ses fantasmes sur sa mère absente, jusqu'au début de sa dernière année de lycée. Le roman se découpe ensuite en douze chapitres intitulés d'après ces mois décisifs pour l'adolescent, qui monte son propre groupe de musique rock, entame ses premières relations romantiques et charnelles avec hommes et femmes, subit la violence de l'homophobie et du mépris des autres, tente de se suicider... mais apprend également peu à peu à réaliser ses sentiments, à s'affirmer, à tirer leçons et force de ses défauts comme de ses malheurs pour aller de l'avant. L'oeuvre se conclut ainsi sur un épilogue qui encourage le lecteur à en imaginer la suite, par une ultime phrase tournée dans le sens de celle qui clôt le prologue...

    Une fois le dernier chapitre lu, le titre du roman de Céline Etcheberry et la référence au roman britannique Mrs. Dalloway de Virginia Woolf expliquent humblement la structure des pensées du protagoniste rendues à la première personne. Les mots d'Eden ne sont pas seulement ceux de l'adolescent racontant son histoire, répondant à voix haute ou composant sur des notes musicales ; il s'agit également des mots des personnages qui l'entourent et qui portent des coups dans son esprit, le blessant, le poussant à se remettre en question ou à continuer dans ses efforts. Du dernier conseil de Nathan à la critique d'Ethan, des paroles sages de sa mère à la promesse de Damien, le jeune homme décrit à la manière de Clarissa Dalloway ces mêmes personnages qui gravitent autour de lui, leurs caractères, leurs expériences et leurs vies en parallèle de la sienne, en des termes courts mais exacts, sans profusion de détails ni d'impressions, limitant le drame en ses tristes vérités et cadrant la joie de sa juste sincérité.

    La fin du roman laisse au lecteur le pressentiment d'une suite aux peines et aux bonheurs d'Eden. Les droits de ce premier tome ont été achetés et l'ouvrage est désormais édité sous le label Milady des éditions Bragelonne sous le titre Les Mots d'Eden - Vers Toi, avec sa suite Les Mots d'Eden - Sans Toi.

    Les Mots d'Eden de Céline Etcheberry Plus personnellement, je me suis vraiment attachée à ce roman, moi qui appréhende généralement les récits biographiques. Le personnage d'Eden se glisse dès le prologue auprès de nous tel un enfant discret, qui nous fixe en silence avant de s'éloigner simplement, mais que nous ne pouvons nous empêcher à notre tour de regarder continuer son chemin au fil des chapitres. Les détails visuels sont juste suffisants pour planter le décor et le point de vue du protagoniste, concis comme pour laisser au lecteur sa part d'émotion... mais aussi de considération envers une jeunesse malmenée, négligée, voire oubliée par la société actuelle.

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  • tea

    Qu'y a-t-il de mieux qu'une tasse de thé chaud pour accompagner la lecture d'un bon livre ?

    Psyché a recentré plus d'une fois ses thèmes et sa mise en page depuis sa création en 2009 à la naissance de mon fils cadet, gagnant en maturité et en personnalité pour s'élargir du partage de citations philosophiques et de créations graphiques à celui de mes propres textes et de mes états d'âmes. Les enfants maintenant plus autonomes et mon aînée en plein apprentissage de la lecture, j'ai renoué il y a quelques mois avec ma passion pour les livres que j'avais mise de côté pendant neuf ans... Comment ai-je pu m'en passer ?! Il ne me fallut guère plus de cette ancienne béatitude retrouvée pour me décider à partager cet attrait que j'avais jusqu'à oublié m'être aussi vital que de respirer sur mon Blog !

    Tout à mon rôle de mère, je suivais néanmoins un peu l'actualité quant à la littérature moderne et découvert, alors que le choix pour les écrivains amateurs de l'autoédition suscitait surtout désillusion, perplexité, voire mépris de la part des professionnels, quelques auteures dont les oeuvres généralement sous ce régime de publication ont su m'inspirer à leurs égards une admiration égale à celle d'écrivains plus populaires, en plus d'une sincère sympathie qui nuance nos échanges privés. Aujourd'hui dans le rôle de chroniqueuse passionnée, mais libre de ses choix de lecture - Services Presse compris - , je ne compte pas les mettre dans une catégorie à part et autre que celle de leurs genres littéraires : aussi les ouvrages de Virginie Zurbuchen, de Christelle Verhoest, de Céline Etcheberry et de Charlie Audern trouveront naturellement leurs places aux côtés de ceux de Jean-Christophe Grangé, de Camilla Läckberg, de Haruki Murakami et de Jean-Claude Czmara.

    En prime de mon humble avis personnel, vous aurez des explications sur les écrits, sur leur contexte d'écriture et de conception, sur leur raison et leur façon d'être du point de vue de l'auteur comme vis-à-vis des lecteurs... le mien compris, évidemment ! A défaut de m'en tenir à une mise en ligne de chroniques précise et régulière, je laisse à disposition des curieux dans le menu ci-contre à gauche ma PAL ou Pile à Lire d'ouvrages qu'il me reste encore à ouvrir et dont je vous ferai part prochainement. Ma Wishlist répertorie quant à elle les romans récents ou à la parution plus ancienne qui m'intéressent particulièrement, mais que je ne possède pas encore.

    Comme je ne sais pas lire sans tasse de thé, ni écrire sans musique, pourquoi ne pas vous en souffler la tendance au fil de mes lectures ? A l'image de la bannière du Blog, vous connaîtrez mon humeur littéraire générale du moment, soulignée par un titre musical que vous pourrez vous imaginer passant en boucle dans les écouteurs de mon baladeur. A ceci s'ajoutera donc une suggestion de boisson, celle dont j'agrémente ma lecture en cours selon l'ouvrage ; par exemple, le Café Américain convient parfaitement au cadre contemporain du Livre des Morts de Glenn Cooper, d'autant qu'il devient vite indispensable à l'agent Will Piper lors de ses recherches "scénaristiques". Rassurez-vous : je n'irai pas jusqu'à vous suggérer du sang synthétique en lisant La Communauté du Sud de Charlaine Harris, mais à l'approche de l'hiver, je saurai bien vous donner des idées de boissons pour vous réchauffer entre les lignes de votre livre de chevet... Peut-être aussi quelquefois de gourmandises plus consistantes, en prenant religieusement garde aux traces de doigts gras sur les pages !

    En cette énième période de changement et de choix à prendre, je gagne encore en confiance et en caractère pour tenir mes propres résolutions. Je vais reprendre mes pinceaux et mes toiles pour notamment préparer ma participation au Salon Graphique de Bar-sur-Aube de cette année, et réécrire en parallèle de mes chroniques littéraires, comme mes propres écrits qui méritent d'être développés ou remis en page. Je n'ai guère gagné en sagesse - loin de là - , mais Psyche Tremens s'est doté d'un nouveau nom qui complète parfaitement l'émoi actuel de ma conscience de frémissements ; non d'appréhension ou de doute, mais d'exaltation et de détermination.

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