• vocaloid

    Vouloir être différent, plus fort, plus épanoui ou simplement plus beau, plus jeune... Toutes et tous, à un moment de notre vie, avons souhaité être quelqu'un d'autre de ce que nous sommes en réalité.

    Le paradoxe se glisse assez facilement entre le fait de se connaître soi-même et celui de se focaliser sur ses défauts ; et il n'y a guère plus à ajouter pour en arriver à confondre le fait de se corriger et celui d'être différent. Cette recherche désespérée de soi-même qu'on rapporte à la période de l'adolescence, avec ses tornades émotionnelles et ses instincts rebelles, n'est guère un tourment universel ; les théories philosophiques et les méthodes tant scientifiques qu'idéologiques existent, tout en restant bien moins populaires que les régimes alimentaires et disciplines sportives destinées à harmoniser le corps... Etre soi-même semble n'être que le souci des indécis, des personnes traumatismées ou de celles qui se posent simplement trop de questions.

    Les sociétés de tous types en tous temps demandent à chacun pour le soutien de ses valeurs en communauté, en des termes à la fois stricts et contradictoires qui peuvent indisposer le moindre geste ou la moindre parole qui sort de ses tendances reconnues et établies par le groupe au pouvoir. Ainsi, pour peu que ces tendances ne l'intègrent pas ou le dénigrent, le fait d'être gothique, fan de Heavy Metal, homosexuel, artiste, croyant d'une certaine religion, un brin rêveur ou un peu maladroit sera plus difficile à vivre pleinement et à assumer en public. Cet environnement qui met en valeur des modèles - ajouté à des expériences particulières, à un manque d'éducation et de confiance en soi - ne favorise pas l'extériorisation de la personnalité propre, amènant plutôt malgré soi à introvertir ou à exagérer les sentiments comme les actions, et à en ressentir un malaise frustrant appuyé par le regard des autres ; culpabilisant, hésitant, revenant sans cesse sur nos actes et nos choix, nous en venons à ne plus savoir ce que nous sommes finalement, ce que nous aimons vraiment, ce que nous voulons pour nous-mêmes par nous-mêmes...

    Nous connaître nous-mêmes devrait être logiquement et naturellement acquis. Les faits veulent que les réflexions subjectives, philosophiques et physiologiques intriguent comme un poême original dans sa forme et son vocabulaire, plus que comme un phénomène réel sur lequel on doit s'attarder... Pour quelle raison le ferait-on, d'ailleurs, puisqu'est dicté par la société un "parfait" modèle à suivre ? Cependant pour ceux qui souffrent de ne plus savoir qui être en eux-mêmes, le courage et l'audace de vivre des expériences et des opportunités savent aussi révéler la véritable essence de nos tourments et fortifier des aspects de notre personnalité telle qu'elle est jusqu'à nous permettre de l'accepter et de l'affirmer. Alors, le regard des autres devient moins important, le cadre de la société moins opprimant... Et s'il y a bien de vrais défauts à corriger, nous changer nous-mêmes se fait naturellement, l'air de rien, comme une blessure qui se cicatrice enfin une fois que l'on n'y touche plus...

    Du poids d'être ce que l'on attend de soi à l'audace de s'accepter tel que l'on est... Se changer soi-même, plus que de corriger ses véritables défauts, peut-être révéle simplement le meilleur de soi-même.

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  • hellsing

    Des gouttes de pluie animent l'eau à mes pieds. Sous les nuages lourds et gris je reste postrée.

    Nulle crainte des ombres épaisses ni des heurts de l'orage, peu m'importe leurs échos, de l'intérieur de ma cage. Les voix et la rosée se perdent dans les marques des pierres érodées telles mon coeur en peine, qui me cernent, dressées par mes tourments ;  il n'y a plus que le vent sec pour me trouver, la grêle et la pluie gelée... mais je reste postrée sous ce bout de ciel, comme une terre morte sous un astre terne.

    Un écho seul m'est parvenu, a ouvert mes paupières, atteint mon esprit à l'affût... Eprouvant la lumière crue, les bruits lancinants, le temps en silence, j'ai quitté ma tour de pierre pour recueillir tes souffrances.

    Tes plaintes et tes cris font écho dans ma poitrine étouffée par l'angoisse ; le doute y a pris place, marquant mes pensées de désir ardent, réveillant mes sentiments éteints. Postré et cerné de pierres je t'ai trouvé, de mots doux et de caresses je t'ai abreuvé... mais dans l'étau de tes bras chauds, contre ton coeur en émoi, je reste là comme un papillon fatigué reposant au soleil.

    Le ciel bleu se reflète dans l'eau à mes pieds ; tout contre ton coeur je me laisse réchauffer.

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  • psyché

    On recherche les citations sur des sujets bénins comme on en arrive à expliquer des traits de caractère selon le signe astrologique chinois...
     
    ... que la numérologie résolve concrètement les problèmes ou pas, certaines citations ont quant à elles besoin d'être remises dans leur contexte pour être bien comprises dans les termes et l'esprit de leurs auteurs... Mais la plupart se suffisent à elles-mêmes et peuvent nous guider en tant que devise ou conseil, histoire de compenser nos résignations comme nos lassitudes lorsqu'en nous cherchant nous-mêmes, nos propres questions nous assaillent de doutes et d'amertume.
      
    Peu confiante en mes propres possibilités, j'en suis arrivée au fil du temps à me pousser en avant malgré tout, à forcer mes faiblesses et à relever de multiples occasions ; si aujourd'hui je ne suis qu'un peu plus sûre de moi, je me pose surtout en tant que moi-même, avec ma vision des choses, mes goûts et mes plaisirs... aussi avec mes craintes et mes doutes, mais auxquels je ne compte pas céder avant d'avoir essayer.

    " Quoi que tu rêves d'entreprendre, commence-le ; l'audace a du génie, du pouvoir, de la magie. " - Johann Wolfgang von Goethe
     
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  • Furiae  

    Malgré leur suprématie, je ne crois pas en les esprits étriqués pour changer la face du monde.

    D'un individu à l'autre, nous sommes trop souvent différents à bien des égards pour nous permettre de nous juger, et cela bien au-delà des apparences ; une première impression ne révèle sûrement pas l'essence de la matière sous la couche visible de vernis... et personne n'est en mesure de comprendre véritablement les sentiments d'autrui, lorsque nous avons chacun notre enfance, nos mauvais souvenirs, nos expériences, notre famille, nos amis, nos désirs... dont tout le monde ne connaît pas forcément les impacts et dont pourtant la société actuelle peut se permettre de critiquer ou baîllonner les propos tenus.

    Si j'évite de juger, je ne prétends pas comprendre non plus les autres ; mais je peux essayer de le faire, d'accepter que l'on puisse avoir des comportements et des impressions différentes des miennes, d'autant qu'un regard différent sur le monde et les choses qui nous entourent nous fait nous-mêmes considérer autrement, avec plus de sagesse, plus de rêves... jusqu'à bousculer nos idées et remuer nos tripes. Il doit exister un choc des personnalités comme existe le choc des cultures ; pour ma part, je souhaite en retirer tout ce qui peut authentifier et grandir les rapports humains au-delà de tout ce qui peut être automatiquement ou vaniteusement subjectif.

    " Le contact, c'est l'appréciation des différences " - Frederick Fritz Peris

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