• Le Tourment d'une Ame

    Blog Littéraire

    Journal 1 : Armelle

      

    03/01 - CJ,

    Non. J'ai beau réfléchir, je ne me souviens de rien de plaisant de mon existence. Je ne suis pourtant pas vieille, mais quelle importance quand on n'existe pas. Il n'y a que les photos de classe au fond du placard, la pochette aux bords forcés par d'autres affaires à ranger dedans, achetées car un peu "obligée"... Quelques-unes manquent quand même, quand le délai pour les récupérer a été "malheureusement dépassé" car "surmenée". Je crois qu'elles sont encore là parce qu'"elle" les a vite oubliées. Et il n'y a pas d'autres photos sur lesquelles je suis, même pas dans une vieille boîte à chaussures écrasée ; pas une trace ou un signe de moi dans leurs albums de mariage ou de vacances en couple. On pourrait croire que j'ai été adoptée ou ramassée sur un trottoir. Dommage que je ne puisse même pas me consoler de souvenirs d'enfance enfouis, même violents qui reviendraient à ma mémoire comme à la télé, et qui me laisseraient espérer que je n'ai rien à voir avec eux...

    Mon existence ne vaut rien pour mon entourage. Je ne suis qu'une intruse croisée dans le couloir, une place occupée sur un banc, un nom sur une liste d'appel, un exemplaire dans un lot. Il m'arrive de m'oublier moi-même, jusqu'à ce que ma montre ou la cloche du lycée sonnent.

    Ou que Vincent m'appelle.

    ---------------------------------------

    _ ARMELLE !

    A peine entre-t-elle dans la cuisine qu'elle avise le regard meurtrier de sa mère, assise à la table au centre de la pièce. La tête de Caroline est comme chaque fois tournée vers elle aux trois-quarts, le menton baissé vers la feuille blanche qu'elle tient dans ses mains. Ses lèvres sont tirées en un trait amer qui marque davantage les rides de fatigue autour de sa bouche et de ses paupières. Si sa peau est terne, son regard est vif et darde sa fureur sur sa fille ; elle brandit le papier qui se froisse dans son poing serré et hausse la voix de colère :

    _ C'est quoi, ces notes ? Tu t'fous d'la gueule du monde ! Même pas la moyenne en sport ! Tu pourras demander c'que tu veux, tu ne l'auras pas ! Et je n'veux pas t'voir à table ce soir. Tu finis tes devoirs et tu vas t'coucher !

    Le poing avec le bulletin du premier trimestre s'écrase sur la table. Armelle s'éloigne et retourne dans sa chambre en fermant la porte derrière elle.

    Pas de cris, pas de coups. Le regard de Caroline seul a frappé Armelle durant toute son enfance.

    Désormais âgée de quinze ans, la jeune fille y réagit à peine, se méfiant davantage de ses silences indifférents et de ses propos anodins, bien plus rares, qui amenaient néanmoins à des critiques et à des crises de nerf sourdes aux excuses et réactives aux répliques. Croiser ses parents n'était plus une épreuve depuis longtemps ; plutôt une manoeuvre dont l'attention à certains faits et horaires optimisaient les conditions de parcours. Ainsi, mieux valait laisser Caroline boire son premier café de la journée et celui du retour du travail seule avant de se présenter à sa vue. La saluer respectueusement le matin suffisait à jauger son humeur et à évaluer les probabilités du jour. Ses dessins d'enfant naîfs et colorés, réalisés autrefois dans l'espoir d'un sourire ou d'une réconciliation, n'avaient aucun impact relationnel et finissaient un jour ou l'autre dans la poubelle ; les bulletins scolaires, aux notes moyennes et aux appréciations mécaniques, n'étaient quant à eux qu'une fatalité administrative régulière.

    Son père, Frédéric, doit être au salon en train de jouer à la console. Seuls les jeux vidéo de course l'intéressent et s'il n'y avait son emploi, les besoins physiologiques de manger et de dormir, il passerait ses journées entières à pianoter sa manette analogique, assis sur le canapé et penché vers la télévision. Il n'a d'yeux que pour les pistes de rallye en pixels. Armelle pouvait prendre son petit-déjeuner en sa présence, le croiser sur le seuil de la salle de bain et même, manquer de le saluer à son départ pour son travail ; tant qu'elle ne passait pas devant l'écran au moment où il négociait un virage en pleine compétition, Frédéric ne lui reprocherait pas d'être là.

    Armelle range ses cahiers dans son sac à bandoulière, puis s'allonge négligemment sur son lit. Le plafond blanc au-dessus d'elle est assorti aux murs nus, sans couleurs ni posters ; seule une étagère porte quelques livres de poche, des romans achetés pour les étudier en cours de Français. En repensant aux heures passées à les étudier en classe, l'adolescente ne se souvient que d'une chose : elle déteste Maupassant.

    La luminosité baisse dans la pièce. Le radio-réveil indique 18 heures 54 ; presque une heure s'est écoulée sans qu'Armelle s'en rende compte, sans bruit et sans importance. Elle considère au plafond le carré de lumière jaune du lampadaire qui vient de s'allumer dehors, non loin de la fenêtre de sa chambre. Le silence demeure autour d'elle et semble s'appesantir au fur et à mesure que la nuit se glisse dans la pièce. La lumière jaune en devient plus intense, malsaine, gênante ; Armelle se contente de se tourner sur le côté et de fermer ses paupières.

    Le silence pourrait s'alourdir et l'étouffer, ou l'écraser ; l'obscurité se faire matière noire et l'engloutir, ou la disperser ; le sommeil la gagnant la noyer, ou l'effacer...

    Mais tout cela n'arrivera pas.

    Elle sait qu'elle se réveillera à la sonnerie de sa montre à 07 heures le matin suivant ; qu'elle fera sa toilette, qu'elle s'habillera, prendra son sac et quittera la maison pour se rendre au lycée. Elle vivra un jour de plus, un jour pareil aux autres, sans couleurs ni saveurs...

    Elle espère juste l'entendre et le voir, cette fois.

    Peut-être lui prendra-t-il la main, comme autrefois...

    Journal 2 : Les Autres

      

    16/01 - CJ,

    Tout le monde me juge, personne ne me connaît... Personne ne veut me connaître. Il suffit aux gens de poser leur regard sur moi, une fois, pour les décider à me classer à jamais dans une catégorie déterminée, à me cataloguer définitivement. Introvertie ? Je manque de confiance en moi. Répartie ? Je manque d'éducation. Solitaire ? Je suis asociale. Et cetera, et cetera... car les critères de classification sont subjectifs et exigeants, évidemment. J'aurais beau chercher à leur plaire, mes efforts ne seraient pas suffisants ; autant ne pas perdre mon temps, ni mon énergie.

    Pourquoi devrais-je être autrement ? Pourquoi devrais-je être comme ils l'attendent ? Ils ne veulent tout simplement pas que je leur gâche le paysage, ni que je fausse leurs statistiques. Ils préféreraient se vanter de me guider par leur compétente sagesse, de m'inspirer par leur popularité rayonnante, pour finalement me contrôler et compenser leur propre monotonie. 

    ---------------------------------------

    _ Mademoiselle Armelle. Daignez vous concentrer sur les leçons à l'avenir. Rêvasser en cours ne vaut rien pour vos résultats. Sinon, autant rester chez vous et nous épargner votre mine revêche. Six sur vingt.

    Le professeur de Mathématiques envoie d'un geste dédaigneux la copie sur la table. Du fond de la salle de classe, des rires féminins à peine étouffés se font entendre ; il tourne la tête et marche dans leur direction en cherchant parmi ses feuilles corrigées.

    _ Mademoiselle Couraud. Je suis convaincu que vous pouvez encore améliorer vos notes au cours de cette année. Soyez juste plus attentive en classe. Six sur vingt.

    En Mathématiques, comme souvent et dans la plupart des matières enseignées en établissements secondaires, les classes se partagent en deux groupes : les élèves qui peinent à assimiler les concepts de base et ceux qui de leur côté, les intègrent facilement ; ceux qui sont mauvais et ceux qui sont bons. Armelle comme d'autres de ses camarades prennent la correction de leur évaluation ratée, pendant que le professeur interroge les auteurs des meilleures copies.

    A la récréation, la lycéenne s'installe nonchalamment sur un banc de la cour du lycée envahie d'adolescents à la fois naïfs et désillusionnés, hautains et méprisants, égocentriques et inconscients. Les conversations s'animent à propos du dernier buzz sur le Net, sur le dernier modèle de chaussures de grande marque et le dernier titre musical d'un nouveau chanteur à la mode ; les échecs des contrôles sont déjà oubliés et il sera toujours temps de penser à l'orientation de ses études pour la soumission des dossiers d'inscription aux établissements supérieurs l'année prochaine... La sonnerie de reprise des cours retentit dans toute l'enceinte du lycée ; il est d'un coup vital pour chacun de consulter sa messagerie sur son smartphone dans les secondes que prend la formation chaotique des rangs par classe.

    Rejoignant la queue de sa propre file, Armelle reconnaît plus loin Vincent, la tête baissée et l'air distrait. Elle sait que sa petite amie l'a quitté trois jours auparavant et qu'il en a été profondément affecté, car il a de vrais sentiments pour elle.

    Armelle n'ose pas lui avouer les siens.

    Elle est soudain bousculée et écartée du rang. Se retournant, elle fait face à Anne Couraud et ses deux amies, trinité superficielle aussi populaire avec les garçons qu'avec les enseignants, qui s'excusent vaguement avec leurs sourires et clins d'oeil hypocrites. Armelle reprend sa place ; Anne se glisse auprès d'elle :

    _ Ce n'est pas en Maths que tu dois faire des efforts, tu sais, ma chérie. Je crois que ton cas est même désespéré pour tout.

    Armelle ignore les rires des lycéens autour d'elle. Elle lève simplement les yeux sur Anne en posant son sac à terre et répond sur le même ton impudent :

    _ Ne m'appelle pas "ma chérie".

    ... avant de lui coller son poing dans la figure.

    Journal 3 : Vincent

      

    14/04 - CJ,

    Si je devais choisir entre la vie et la mort, je choisirais la mort ; mais on ne me demande pas mon avis... comme s'il était logique que je redoute l'obscurité et le silence, que je préfère la lumière et le bruit, puisque c'est le cas de la plupart des gens. Dans cette clarté qu'ils cherchent à tout prix, je ne perçois que des couleurs vives de logos et de panneaux publicitaires qui bouchent mon champ de vision et me piquent les yeux ; quant au bruit de la vie, ce ne sont que coups de klaxons, vrombissements de moteurs et cris qui me donnent des maux de tête. Le reste est du même ton : trop sucré, trop gras, ringard, trop strict, intello, trop gros, macho, trop triste, trop la honte... entre addiction des choses et excès de liberté.

    On nous dit que c'est la norme, la mode ou encore, la tendance. Moi, je me passerais bien de tout ça...

    Alors forcément, j'ai tort. 

    ---------------------------------------

    _ Armelle, ça va pas ?

    Elle baisse davantage la tête, gênée ; mais cela ne changera rien à la situation de regarder les petits cailloux égarés sur le bitume à ses pieds. Vincent est assis à côté d'elle, sur le banc circulaire en béton face à l'entrée du lycée, de l'autre côté de la rue, et il attend une réponse de sa part.

    Elle s'était relâchée. Quelques semaines auparavant, elle avait finalement cédé à son angoisse et avait demandé de ses nouvelles à Vincent, dont l'humeur dépressive durait après sa rupture avec sa petite-amie. Le lycéen l'avait reçue avec ennui, puis s'était mis à la chercher dans la cour pendant les récréations, à l'attendre à la sortie du lycée en fin de journée pour se rendre à l'arrêt du bus qu'ils prenaient pour rejoindre leurs quartiers et à s'y asseoir à côté d'elle ; il était même descendu plus d'une fois à son arrêt pour la raccompagner jusqu'en bas de son immeuble, alors qu'il habitait bien plus loin.

    Armelle ne s'était pas formalisée de ce rapprochement soudain. Etonnée, elle n'avait pas cherché à l'éviter, imaginant agrandir sa déception, cette fois envers elle... et au fond d'elle, elle était heureuse de lui parler de nouveau. Un sourire sincère naissait de lui-même sur ses lèvres en l'apercevant, éclairant jusqu'à son regard de joie ; et ce n'était plus désabusée, mais impatiente qu'elle attendait l'heure des récréations, du déjeuner et de la fin des cours pour non plus seulement le voir de loin, mais le rejoindre et passer du temps avec lui.

    Mais elle a surpris le regard de Vincent, alors qu'il patientait à la porte du lycée, sur son ancienne petite-amie passant devant lui, en l'ignorant totalement. Il était blessé, mais encore amoureux ; il guettait sa réaction, aussi pathétiquement qu'un chien dévoué guettant l'attention de son maître indifférent.

    La jeune fille a perçu une profonde douleur dans sa poitrine, comme transpercée par un pieu ; elle s'est figée à quelques mètres de la sortie, l'air hagard, incapable d'avancer plus loin. Elle a été violemment bousculée, manquant trébucher et s'était rattrapée de justesse ; elle ne s'était pas redressée immédiatement, mais elle avait reconnu les bottines à talons qui s'éloignaient d'elle, ainsi que la voix méprisante et moqueuse d'Anne Couraud :

    _ Parc'que tu y croyais ? Pauv'cloche !

    Les rires de ses camarades autour d'elle lui avaient répondu. Armelle avait senti l'angoisse compresser ses côtes et sa gorge, ses clavicules brûler de nausée, ses paupières vibrer et se gonfler... mais elle ne savait plus pleurer. Il y avait longtemps qu'elle avait cessé d'espérer, de désirer, même de se décourager, de se tourmenter ; le néant n'avait besoin de rien. Mais elle avait manqué de vigilance : ses sentiments étaient remontés à la surface de son coeur et l'avaient attendri, la laissant se bercer d'illusions. La réalité n'avait eu alors qu'à se rappeler à elle pour le broyer sans pitié.

    Car Armelle sait qu'elle ne sera jamais autre chose qu'une amie pour Vincent.

    Assise sur le banc avec lui, elle ne bouge pas, alors que la sonnerie de début des cours retentit. Elle étouffe, souffrant à ses côtés alors qu'elle veux être heureuse. Vincent s'agite, tandis que leurs camarades s'éloignent pour rejoindre la cour et le lycée. Il la fixe, guettant sa réaction, mais elle garde obstinément la tête baissée vers le sol. Impatient et inquiet, il l'appelle encore une fois et pose sa main sur le bras de la jeune fille.

    Armelle sursaute en s'exclamant de surprise, les yeux écarquillés sur la main de Vincent ; il l'interpelle de nouveau, d'un ton sec, l'obligeant à le regarder. La lycéenne sent son coeur battre douloureusement, comme cherchant à forcer le barrage de ses côtes tel un animal furieux en cage, au point de lui rendre la respiration difficile ; elle panique, et lui demande.

    Vincent la fixe sans broncher, durant quelques secondes qui semblent à Armelle interminables... mais suffisantes pour permettre à un minuscule, indésirable espoir de pouvoir assumer sa ridicule et stupide faiblesse. Le lycéen lâche son bras, et se détourne lentement, en soupirant.

    L'ombre qui a traversé ses yeux est sans appel.

    Armelle sent son coeur et son estomac se révulser, se tordre. Ses oreilles s'assourdissent, envahies par les vibrations de son corps en souffrance. Elle voit les coins de la bouche de Vincent se mouvoir, articuler...

    Je t'en prie, ne dis rien !

    _ Je n'peux pas. Je l'aime encore, tu comprends ?

    Ne le dis pas !

    _ Désolé.

    Son coeur se contracte violemment et sa vue se brouille ; le temps d'un seul battement de paupières, les larmes apparaissent et coulent le long de son visage, lourdes et brûlantes. Armelle descend vivement du banc et se met à courir, à l'opposé du lycée. Elle entend Vincent l'appeler, mais elle ne s'arrête pas.

    Et il n'insiste pas.

    En cours de réécriture - 23/04/16

    Pin It

    Tags Tags :
  • Commentaires

    1
    Meryhl L. Jefferson Profil de Meryhl L. Jefferson
    Samedi 27 Février 2010 à 15:18
    Une nouvelle que j'ai écrite quand j'étais au collège, et à côté de la plaque comme beaucoup d'ados ; aussi ne prenez dans ces textes rien au pied de la lettre ni d'un point de vue subjectif... Ces mots ne sont là que pour exprimer frustration, peine et angoisse d'un âge qui n'est pas facile à vivre pour tout le monde.
    2
    Dimanche 28 Février 2010 à 23:49

    un petit coucou , une petite pensée pour toi...
    Ici, un temps à ne pas mettre un chien dehors..
    pluie , vent.... bien contente d'être à l'abri LOL.Quel wk.!!!! J’espère que pour toi tout va bien .que la tempete a pas fait trop de dégât chez toi .. .  Pour nous juste quelques tuiles par terre mais rien de grave comparer a d’autre. ..je te souhaite une belle soirée et une douce nuit ... fais de beaux rêves
    bisous, a demain

    3
    adelys Profil de adelys
    Lundi 1er Mars 2010 à 18:41
    bonjour furiae..tu était jeune quand tu as écrit cette nouvelle,peut être étais tu à coté de la plaque,mais en tout cas tu étais déjà bien douée pour l'écriture..je ne sais pas pourquoi l'adolescence est un cap difficile à passer et certains parents baissent les bras et se sentent impuissant face à mal être de leurs enfants..
    je te souhaite une belle soirée...bisous
    4
    adelys Profil de adelys
    Lundi 1er Mars 2010 à 18:43
    PS comme à l'habitude je me suis un peu perdu dans ton blog,je me suis retrouvée sur ton article final fantasy et je me suis régalé à faire des saisis d'écran pour faire un petit diapo...bisous
    5
    Morganne02
    Lundi 3 Mai 2010 à 08:23
    Bonjour furiae merci pour ton petit présent c'est vraiment très gentil de ta part.Je te souhaite une très bonne journée en ce lundi.Bisous
    6
    Didounet
    Vendredi 22 Octobre 2010 à 18:56

    Bsr Délice me voila de rtour comment vas tu? j'espère que tout vas bien pour vous  je passe tesuhaité un bonne soirée et te dire a tres vite bisous didou la beauté mdr

    7
    Rainy
    Mercredi 26 Janvier 2011 à 14:57

    Magnifique, dès que j'ai lu, je m'y suis accrocher, tu as un talent, et ça me fait chaud au coeur de voir un blog qui n'a pas pour sujet les grand classique, comme le graphisme, ou les mangas.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :