• L'Ironie d'un Sort, de Mathias P. Sagan

    L'Ironie d'un Sort, de Mathias P. Sagan

    Premier tome de la duologie L'Ironie de l'auteur, de genres Romance contemporaine et M/M, autopubliée le 13 Novembre 2015.

    Auteur de vingt-sept ans, Mathias P. Sagan écrit depuis l'adolescence autour de personnages tourmentés, sur des thèmes plus ou moins dramatiques, tout en restant profondément ancré dans la réalité ; Nouveaux Départs : la Fin est son premier roman achevé en 2015, premier tome d'une série en cours d'écriture et à paraître pour le 16 Octobre prochain. L'écrivain amateur reprend également au cours de l'année un récit écrit en 2009 autour d'un jeune homosexuel malheureux, peu sûr de lui, trouvant la force de repousser perpétuellement ses propres limites ; le personnage d'Alan Jamain gagne en maturité et en profondeur, s'entoure d'autres protagonistes et poursuit sa vie sous la plume de son créateur. Son destin jalonné de drames comme de joies, mis en ligne sur le site social Wattpad sous le titre de L'Ironie d'un Sort, a suscité un tel engouement chez ses lecteurs que son auteur a finalement décidé de le publier en Novembre prochain.

    Le prologue trouve le protagoniste au tournant de son existence, émergeant douloureusement d'un coma à l'hôpital Georges Pompidou à Paris. La consommation de drogues et d'alcool, son profond mal-être, jusqu'à ses rapports intimes non protégés avec son petit-ami séropositif, trahissent un comportement désespéré, suicidaire, destructeur envers lui-même ; pourtant, de nouveau pour cette énième tentative de mettre fin à ses tourments, Alan Jamain à l'aube de ses dix-huit ans a finalement appelé les secours. Loin d'être immature, le jeune homme dissimule de profondes blessures intérieures, qui le rongent d'autant plus qu'il ne s'en livre à personne ; l'amertume a pesé de tout son poids sur ses propres faiblesses, l'entraînant au fond de sa détresse solitaire... mais il ne peut se résoudre à laisser Hugo, l'enfant qu'il a eu avec Laura avant qu'elle ne meurt trois ans auparavant, derrière lui sans ciller. Après trente-trois jours interné en centre psychiatrique, Alan - s'exprimant à la première personne dans la majeure partie du roman - prend cette fois la ferme décision de changer de vie et de comportement dans le but de récupérer son fils et de l'éduquer lui-même ; les trois parties suivantes confortent sa détermination et prouvent son attachement paternel à l'enfant.

    Les dix premiers chapitres révèlent l'enfance peu joyeuse d'Alan et les circonstances à l'origine de ses tendances mélancoliques, mais surtout la concrétisation de ses choix vis-à-vis de lui-même et de Hugo. Il avoue enfin l'existence de ce dernier à sa famille, puis à ses collègues au salon de coiffure où il travaille, surmontant sa crainte du jugement des autres auquel il expose également son fils et assumant pour de bon ce secret lourd de nostalgie pour la nouvelle année à venir. L'impatience le pousse alors à prendre une décision discutable à bien des niveaux, mais elle atteste surtout de la résolution du protagoniste. Alan Jamain affirme et fortifie sa personnalité au fil du temps, de ses expériences professionnelles et de ses échanges, intimes ou furtifs, avec les personnages qu'il croise... tandis que son coeur, blessé et solitaire, se garde obstinément de ses propres émois et des approches bienveillantes.  

    Sans se laisser aspirer par la tornade sans fin des débats chers aux polémiques politiques et sociales, l'auteur aborde des thèmes sensibles aussi modestement qu'ils peuvent concerner la vie quotidienne des petites gens, marquées sans ménagement, mais gardant la force d'espérer des jours meilleurs. Le personnage principal en est un parfait révélateur, exposé pathétique et nauséeux dès le prologue du roman à l'hôpital, rejetté par un père exigeant, brisé par l'agonie de son amie cancéreuse, à la dernière volonté de laquelle il a cédé en lui permettant de donner la vie avant de mourir ; il paraît d'autant plus désespéré qu'il est à peine majeur, et devrait être trop jeune pour avoir déjà subi tout cela... puis il trouve en lui la volonté de faire pour s'en sortir. Mathias P. Sagan distille sa propre conception de l'euthanasie sans la forcer, en appellant davantage le lecteur à la réflexion personnelle qu'à une réaction réfractaire ; de même, le prise de parole de Hugo, premier concerné, à propos du couple homosexuel l'élevant n'impose aucun argument, mais rappelle la priorité de l'intérêt de l'enfant.

    Alors qu'Alan agit, assume ses choix et évolue, son entourage réagit, s'engage, s'oppose ou s'éloigne ; et le temps faisant son oeuvre pour tous, des secrets se dévoilent, des erreurs se paient et des sentiments se transforment... Tous les personnages du roman sans exception reconnaîtront l'ironie de certaines situations ou de certains évènements, pour eux-mêmes comme pour les autres, appuyant la conviction selon laquelle l'existence, bien qu'imposant parfois de cruelles et longues difficultés, récompense toujours ceux qui luttent pour en tirer le meilleur.

    Harem, de Charlie Audern et Kaelig Lan Plus personnellement, je me souviendrai de cet ouvrage comme l'un des rares à m'avoir non seulement vrillé les tripes, mais également mise au bord des larmes. Sans sombrer dans des engrenages inextricables, ni dans des intrigues à la mode américaine ou dans des polémiques politiques, Mathias P. Sagan retranscrit l'humble évolution d'un jeune homme ordinaire, accablé de tristesse et de solitude, qui décide simplement, mais fermement, de reprendre sa vie en main. L'ironie fera qu'à vouloir être fort pour deux, il le sera véritablement à deux.

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  • Commentaires

    1
    Nel
    Vendredi 27 Novembre 2015 à 16:33
    J'ai adoré les deux livres.j'ai commencé par l'ironie du sort ,on peut comprendre à travers toute ses lignes , le combat d'un jeune homme qui ne voulant pas baisser les bras dû à sa vie du moment, en étant au fond il ne pourra que remonté et j'admire ce genre de personnages qui pour s'en sortir par tout les moyens même les moins attrayant va t on dire mais il se bat pour son fils pour une vie meilleure et il va y arriver.
    Ensuite avec nouveaux départ, j'ai était encore plus toucher, j'ai pleuré tout les larmes que j'avais tellement que l'émotion de ses écrits me toucher je n'ai pas voulu le lâcher jusqu'à la fin,autant d'émotion sa ma pris vraiment au tripes.
    Autant que pour l'un que pour l'autre je me languis de lire la suite.
    Merci pour ce moment partager
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